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Les nausées matinales de la grossesse : de quoi parle-t-on ?
On appelle nausées matinales
les écœurements et les vomissements ressentis dans le cadre d’une
grossesse, le plus souvent durant les trois premiers mois mais parfois
plus longtemps.
Au premier trimestre, environ 70% des femmes enceintes souffrent de nausées et/ou de vomissements. Ensuite, elles ne sont plus que 20%.
De la 4e et la 6e semaine de grossesse et jusqu’à la 14e ou la 16e semaine, la concentration sanguine en hormone
de grossesse (bêta-hCG ) progresse très rapidement. Elle double tous
les 2-3 jours), avec un pic vers la 12e semaine de grossesse, avant de
redescendre deux ou trois semaines plus tard. Ce « tsunami hormonal» sature le foie qui a pour fonction de métaboliser les hormones.
Pourquoi les nausées de grossesse varient-elles selon les femmes ?
Hérédité, changements physiologiques et psychologiques contribuent à ce phénomène. L’hormone de grossesse ralentit aussi le système digestif : ce qui favorise le malaise nauséeux.
Les
vomissements incoercibles (impossibles à retenir) seraient peut-être
dus à une réaction thyroïdienne aux très hautes concentrations d’hormone de grossesse. Ces hautes concentrations sont indispensables au maintien solide du fœtus en développement et de son placenta dans l’utérus. On a avancé l’hypothèse que les femmes souffrant de nausées (hormone élevée) auraient moins de risques de fausse couche (avortement spontané naturel). Ce serait donc un mal pour un bien…
Quand faut-il consulter un médecin pour ces nausées?
Chaque
fois que la mère est inquiète. Aucune question ne doit rester sans
réponse. Il est nécessaire de consulter rapidement quand on ne peut plus
se nourrir normalement. Car les vomissements incoercibles, en perturbant l’alimentation maternelle, perturbent aussi le développement fœtal.
Environ 1% des femmes enceintes souffrent de cette hyperhémèse (excès de vomissement) gravidique. La déshydratation, une perte de poids importante ou une anémie nécessitent parfois une hospitalisation.
Que fait le médecin contre les nausées matinales?
Après un examen complet et soigneux de la mère et du fœtus, il peut demander un dosage sanguin des hormones, et des constantes biologiques pour évaluer le retentissement des nausées (déshydratation, cétose…).
Les
traitements anti-vomitifs classiques sont fréquemment prescrits, mais
leur efficacité n’est pas systématique. Et ils ne sont pas dénués
d’effets indésirables, comme la somnolence, pas toujours compatible avec
une activité professionnelle…
Certains anti-psychotiques agissent sur la région du cerveau qui commande les vomissements réflexes. Mais c’est une prescription d’exception en milieu spécialisé.
L’homéopathie, l’ostéopathie et l’acupuncture agissent sur le système digestif. On peut y recourir auprès de professionnels expérimentés, de préférence médecins.
L’intérêt du gingembre dans la réduction des symptômes
a été reconnu par l’OMS s’il est consommé avec modération. La
phytothérapie et l’aromathérapie traditionnelles sont de bons appoints
mais toujours dans le cadre médical : car les plantes sont de vrais
médicaments avec des risques tant pour la mère que pour le bébé, quand
les doses et les formules (chémotypes) sont mal appréciées.
L’alimentation influence le transit digestif ; chez certaines femmes, la prise d’un repas le relance et fait disparaître les nausées matinales.
Les graisses le ralentissent par exemple. En revanche le poivre
l’accélère. Le citron frais est bénéfique car il stimule l’activité hépatique et biliaire.
Avec quoi ne pas confondre les nausées de la grossesse ?
Avec une gastro-entérite, une intoxication alimentaire. On peut être enceinte et intoxiquée par une alimentation avariée…
Une atteinte digestive de type chirurgical est toujours possible : l’appendicite par exemple.
La toxémie gravidique est un autre diagnostic que doit écarter le médecin.
Y a-t-il une prévention possible des nausées de la grossesse ?
S’il y en a, elle n’est pas avérée ! Une même femme peut ressentir les choses différemment d’une grossesse à l’autre. C’est imprévisible en l’état des connaissances.
Toutefois, un bon état général, la satisfaction d’être enceinte, une hygiène de vie correcte, en particulier un exercice physique régulier, ainsi qu’un entourage sécurisant atténuent clairement les nausées
gravidiques (de la grossesse). C’est avant la grossesse qu’il faut se
préoccuper de son bon équilibre, celle-ci ne s’en déroulera que mieux,
autant pour la mère que pour le bébé.
CATEGORIE : etre-enceinte