La césarienne est une intervention chirurgicale qui consiste à extraire le bébé à naître en incisant l’abdomen puis l’utérus maternels. Les deux motifs principaux de la pratiquer sont par ordre de fréquence :
– la disproportion entre le bassin maternel et le volume fœtal (voir fiche La césarienne pour disproportion bassin maternel/volume fœtal)
– la position anormale de l’enfant au moment de l’accouchement.
Selon
sa cause, la césarienne peut être pratiquée en urgence ou être
programmée à l’avance (en général 8 à 10 jours avant la date théorique
du terme).
Qu’est-ce qu’une position anormale de l’enfant à l’accouchement ?
Lors
de l’accouchement, 95 fois sur 100 la tête du bébé s’engage en premier
dans le bassin, en présentant sa face vers l’extérieur (présentation
dite céphalique).
Lorsque la tête est complètement rejetée en
arrière, elle fait obstacle à l’expulsion du bébé ; la césarienne
s’impose. C’est aussi le cas dans la présentation de front (la tête est
en position intermédiaire), ainsi que lors de la présentation par
l’épaule, dite transversale, quand l’enfant se présente horizontalement.
Dans la présentation par le siège
(dite podalique, 3 ou 4% des naissances), ce sont les fesses ou les
pieds qui se présentent en premier, avec le risque que la tête de
l’enfant reste coincée dans le bassin. Dans ce cas précis, la décision
appartient au médecin-obstétricien qui décide en fonction de la
primiparité (première grossesse de la femme), critère souvent décisif.
Il existe d’autres indications de la césarienne,
comme les grossesses multiples où la césarienne n’est pas obligatoire
mais plus fréquente que lors de grossesses uniques. Ce peut être aussi
une cicatrice à l’utérus (utérus cicatriciel), généralement conséquence d’une césarienne antérieure.
Ce peut être aussi la nécessité d’interrompre la grossesse avant le
terme quand sa prolongation fait courir des risques majeurs au fœtus ou à la mère : toxémie, diabète,
hypertension… Voire une complication imprévue apparaissant au cours de
l’accouchement lui-même : absence de dilatation du col, hémorragie, anomalie du rythme cardiaque fœtal.
Le déroulement de la césarienne
Elle a lieu non pas en salle d’accouchement mais au bloc opératoire et sous anesthésie, principalement péridurale.
Celle-ci est presque toujours préférée à l’anesthésie générale : la
femme reste consciente et peut assister à son accouchement et les suites
opératoires sont beaucoup plus simples. Le pubis est alors rasé, une
sonde urinaire est mise en place.
L’incision pratiquée est
horizontale dans l’immense majorité, juste au dessus du pubis (dite de
Pfannenstiel). Elle est plus esthétique cachée par les poils du pubis,
mais aussi plus solide que l’incision verticale (au milieu de l’abdomen)
aujourd’hui délaissée.
Le chirurgien incise ensuite les muscles
abdominaux, qui sont écartés. Enfin l’incision de la cavité utérine
permet au médecin d’extraire le bébé.
Le cordon ombilical coupé, le placenta est décollé à la main puis l’utérus et les différentes couches de tissus (les plans) sont refermés, la peau est suturée (agrafes ou fils).
Le plus souvent un drain est placé pour éviter un hématome
sous la cicatrice, et retiré deux jours après. Un anesthésique par voie
intraveineuse pendant 24 heures peut être injecté à la demande de la
patiente.
Césarienne
Présentation anormale du foetus
Conseils pratiques
Quels sont les risques de la césarienne ?
Les complications graves sont devenues exceptionnelles : hémorragie utérine, infection, occlusion intestinale. En revanche les hématomes au niveau de la cicatrice et les infections urinaires sont plus courants, mais les traitements actuels les guérissent aisément.
Le
risque de décès maternel dû à la césarienne est multiplié par 2 à 5,
comparé à celui de l’accouchement naturel. Prudence cependant, car dans
les trois quarts des cas, la cause du décès n’est pas la césarienne en
elle-même mais la raison médicale qui l’a justifiée.
Après la naissance, le lever est possible entre 12 et 24 heures.
Pendant
les 24 premières heures postopératoires une sonde urinaire et la
perfusion intraveineuse antalgique sont maintenues en place. Un
saignement vaginal modéré est banal au cours de la période
post-opératoire et peut durer jusqu’à quatre à cinq semaines, exactement
comme un accouchement naturel.
L’alimentation doit être
légère les premiers jours après l’opération. La sortie a généralement
lieu entre le 4e et le 7e jour post-opératoire. Cependant, des douleurs
par exemple dans les mollets, des saignements, des vomissements, de la
fièvre doivent faire consulter un médecin.
L’allaitement
n’est absolument pas contre-indiqué. La montée de lait est plus tardive
qu’après un accouchement par voie basse, vers le 4ème ou 5ème jour.
Quant au retour de couches après une césarienne, il survient entre la
6ème et la 7 ème semaine lorsque la femme n’allaite pas, vers la 8eme ou
10ème dans le cas contraire.
Les rapports sexuels et la
gymnastique sont déconseillés avant quatre semaines post-partum, et les
sports violents avant huit semaines.
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