Sommaire
Suivre et faire suivre son diabète : Quels examens ?
Les sociétés scientifiques médicales et la Haute Autorité de Santé ont défini un suivi « idéal » du diabète,
destiné à évaluer régulièrement les facteurs de risque associés à la
maladie, dépister le plus tôt possible les éventuelles complications et
adapter le traitement au stade de la maladie.
Le « 100% » ou la notion « d’Affection de Longue Durée » (ALD)
Certaines maladies de longue durée et coûteuses pour le patient donnent lieu à un remboursement à 100% des soins et des médicaments en rapport avec la maladie.
Le diabète fait partie de cette liste.
Pour bénéficier de ce remboursement,
votre médecin traitant doit remplir un formulaire spécial, qu’il doit
retourner au médecin-conseil de votre caisse de sécurité sociale.
A
partir du moment où l’assurance maladie a accepté cette demande, les
consultations et visites, les médicaments et les hospitalisations sont
remboursés intégralement.
Attention cependant : ce ne sont que les soins en rapport avec le diabète qui sont remboursés à 100%.
Si
vous souffrez d’une autre maladie, vous ne serez remboursé qu’à 65%,
sauf si cette dernière est elle-même prise en charge à 100%.
Vous pouvez avoir plus d’informations sur le site de votre caisse de sécurité sociale.
Un guide « vivre mieux avec son diabète » est disponible sur internet .
> Cliquez ici pour le visualiser.
Faut-il dépister le diabète dans mon entourage ?
Le diabète
est plus fréquent dans certaines familles, notamment s’il existe une
tendance au surpoids. La Haute Autorité de santé recommande un dépistage
dès l’âge de 45 ans s’il existe l’un des facteurs de risque suivants :
– origine non caucasienne et/ou migrant ;
– marqueurs du syndrome métabolique :
o excès pondéral mesuré à partir de l’IMC, défini comme > 28 kg/m2 ;
o hypertension artérielle (pression artérielle systolique > 140 mmHg et/ou pression artérielle diastolique > 90 mmHg et/ou hypertension artérielle traitée) ; HDL-cholestérol < 0,35 g/L (0,9 mmol/L) et/ou triglycérides > 2 g/L (2,3 mmol/L) et/ou dyslipidémie traitée ;
o antécédents :
– diabète familial (du premier degré)
– diabète gestationnel ou enfants de poids de naissance de plus de 4 kgs
– diabète temporairement induit (par exemple par un traitement à la cortisone) .
> Il ne faut pas oublier que le surpoids est le principal facteur de risque du diabète de type 2.
Traitement médicamenteux du diabète
Diabète : les traitements médicamenteux
Il existe aujourd’hui plusieurs classes de médicament antidiabétiques.
La
plupart se prennent sous la forme de comprimés, certains nécessitent
une injection. En date du 15 décembre 2011, les classes de médicaments
antidiabétiques suivantes sont commercialisées en France :
• les biguanides
• les sulfamides hypoglycémiants
• les glinides
• les inhibiteurs des alpha-glucosidases
• les inhibiteurs de la DPP-4
• les incrétino-mimétiques
• les glitazones
• les insulines.
Certains antidiabétiques oraux sont combinés dans un même comprimé.
Mode d’action : Chaque classe d’antidiabétiques oraux agit de façon différente.
> Les biguanides
Mode d’action : ils réduisent la production de glucose par le foie.
Effets secondaires :
• essentiellement
des problèmes de diarrhée. Ils peuvent être diminués en prenant les
comprimés à la fin d’un repas plutôt qu’au début.
• Un effet très rare est l’acidose lactique : en cas de mauvais fonctionnement du rein ou du foie.
• En
cas de diarrhée causée par le médicament, le fait de changer de type de
metformine (embonate vers chlorhydrate ou inversement) peut limiter les
symptômes.
Formes disponibles :
Les
différents médicaments de cette classe sont l’embonate de metformine
(Stagid°) et le chlorhydrate de metformine (Glucophage retard° et ses
génériques).
Conseils de prise :
débuté progressivement les doses pour limiter le risque de diarrhée.
Les biguanides doivent être interrompus 48 heures avant et après un
examen nécessitant une injection d’iode, comme certaines radiographies
ou certains scanners.
> Les sulfamides hypoglycémiants ou sulfonylurées
Mode d’action :
ils agissent sur le pancréas pour favoriser la sécrétion d’insuline. Si
les cellules productrices d’insuline ne fonctionnent plus, les
sulfamides hypoglycémiants ne sont pas efficaces. Ils ne sont donc pas
efficaces, généralement, dans le diabète de type 1.
Effets secondaires : Il
y a un risque important d’hypoglycémie si le repas n’est pas pris à la
suite du médicament, ou si le repas est moins important que d’habitude,
ou si l’activité physique est plus importante que d’habitude. Si des
hypoglycémies surviennent fréquemment, la dose doit être abaissée.
Conseils de prise : Les
sulfamides ne doivent pas être pris plus de 30 minutes avant le repas.
Il y a un risque d’hypoglycémie si la prise n’est pas suive d’un repas
ou en cas d’activité physique plus intense que d’habitude. Certains
sulfamides se prennent en une prise quotidienne. Il est alors important
de s’alimenter normalement aux heures habituelles.
Formes disponibles :
•Carbutamide : GLUCIDORAL °
• glibenclamide : DAONIL° et HEMIDAONIL°, GLIBENCLAMIDE
• gliclazide : DIAMICRON°, GLICLAZIDE
• glimépiride : AMAREL°, GLIMEPIRIDE
• glipizide : GLIBENESE°, GLIPIZIDE°, MINIDIAB°, OZIDIA°
> Les glinides
Mode d’action : ils
agissent sur le pancréas pour favoriser la sécrétion d’insuline. Si les
cellules productrices d’insuline ne fonctionnent plus, les glinides ne
sont pas efficaces. Les glinides ont une action plus rapide et plus
courte que les sulfamides hypoglycémiants ;
Effets secondaires : Il
y a un risque important d’hypoglycémie si le repas n’est pas pris à la
suite du médicament, ou si le repas est moins important que d’habitude.
Si des hypoglycémies surviennent fréquemment, la dose doit être
abaissée.
Conseils de prise :
comme pour les sulfamides, la prise du médicament ne doit pas se faire
plus de 15 à 30 minutes avant le repas. Il est conseillé de ne pas
prendre le médicament au coucher, pour éviter les hypoglycémies
nocturnes.
Formes disponibles :
- répaglinide : NOVONORM°, REPAGLINIDE°
> Les glitazones
Mode d’action : ils agissent en réduisant la résistance à l’insuline.
Effets secondaires :
Il existe fréquemment une prise de poids et des oedèmes.
Les
études n’ont pas permis d’établir l’efficacité des glitazones dans la
prévention des complications ou de la mortalité due au diabète chez le diabétique. La rosiglitazone a été retirée du marché en 2010 pour risque cardiovasculaire (Afssaps, novembre 2010).
La
pioglitazone fait l’objet d’une suspension d’utilisation en France
depuis juillet 2011 pour risque de cancer de la vessie (Afssaps, juillet
2011).
Même si le risque est faible, en l’absence de
démonstration claire d’une efficacité réelle de ces médicaments dans la
prévention des complications du diabète, ces médicaments ne sont plus qu’exceptionnellement prescrits.
Conseils de prise : Étant donné les restrictions de prescription, il n’y a pas de conseil de prise.
Les inhibiteurs des alpha-glucosidases
Mode d’action : ils
agissent sur l’absorption des glucides contenus dans les aliments. En
retardant leur absorption, ces médicaments diminuent l’élévation de la glycémie après le repas. Ils n’entraînent pas d’hypoglycémie.
Effets secondaires :
Il existe fréquemment des ballonnements et des troubles digestifs
(flatulences et gaz parfois très gênants) Ils sont contre-indiqués en
cas d’insuffisance rénale sévère.
Conseils de prise : Le médicament doit être pris dès le début du repas (après la première bouchée).
Formes disponibles :
• acarbose : ACARBOSE°, GLUCOR°
• miglitol : DIASTABOL°
Traitement médicamenteux du diabète – Conseils
> Les gliptines
(Ou inhibiteurs de la dipeptidylpeptidases 4 ou DPP-4)
Mode d’action :
ils agissent en empêchant la destruction d’une hormone, l’incrétine,
qui permet d’augmenter la production de l’insuline fabriquée par le
pancréas au moment du repas et de diminuer la production de glucose par
le foie.
Ils augmentent le taux des incrétines qui stimulent
la sécrétion d’insuline lors d’un repas en tenant compte de la
composition en sucre de ce repas, et diminuent la sécrétion de glucagon
(qui est une hormone hyperglycémiante).
Ce ne sont pas
des médicaments de première intention. Ils peuvent être prescrits
lorsque d’autres médicaments hypoglycémiants sont insuffisamment
efficaces.
Effets secondaires : Ils ne font pas grossir ni maigrir.
Conseils de prise : le médicament se prend une ou deux fois par jour.
Formes disponibles :
• Elles
sont représentées par la saxagliptine, la sitagliptine et la
vildagliptine. Ces 3 gliptines sont indiqués chez les patients
diabétiques de type 2, en bithérapie, en association avec :
o la metformine, lorsque diététique adaptée, exercice physique et metformine seuls ne permettent pas d’obtenir un contrôle adéquat de la glycémie ;
o un sulfamide hypoglycémiant,
lorsque celui-ci, utilisé en monothérapie à la dose maximale tolérée
avec diététique adaptée et exercice physique, ne permettent pas
d’obtenir un contrôle adéquat de la glycémie et que la metformine est contre-indiquée ou n’est pas tolérée ;
• La
HAs précise qu’en bithérapie, ces 3 gliptines doivent être utilisés en
association avec la metformine. Il n’y a pas d’étude qui ait démontré
leur intérêt en association avec d’autres antidiabétiques.
• Seule la sitagliptine est également indiquée en monothérapie et en trithérapie.
• Leur
effet en termes de réduction de l’HbA1c est modeste par rapport aux
alternatives, mais du même ordre de grandeur pour les 3 gliptines, de
l’ordre de 0,6% en monothérapie à 0,9% en trithérapie. Aucune n’a
démontré un avantage à diminuer les complications du diabète de type 2.
Effets indésirables :
Leurs effets indésirables communs sont les hypoglycémies, surtout en cas d’association avec les sulfamides hypoglycémiants.
• Leur
utilisation n’est pas recommandée chez les patients ayant une
insuffisance rénale modérée à sévère ou une insuffisance hépatique.
Intéractions médicamenteuses
Il existe par ailleurs de nombreuses interactions médicamenteuses.
• Saxagliptine
La saxagliptine est uniquement indiquée en bithérapie : ONGLYZA°
• Sitagliptine
La sitagliptine est indiquée en mono et bithérapie et trithérapie et en addition à l’insuline (avec ou sans metformine).
Il existe des allergies. : JANUVIA°, XELEVIA°
• Vildagliptine
La vildagliptine est uniquement indiquée en bithérapie. Elle est contre-indiquée en cas d’insuffisance hépatique : GALVUS°
> Incrétinomimétiques
(ou analogues du glucagon-like peptide 1 (GLP 1))
Mode d’action :
Ils augmentent la sécrétion d’insuline par le pancréas en tenant compte
de la ration glucidique du repas, ralentissent la vidange gastrique et
diminuent la sécrétion de glucagon. Ils sont indiqués dans le
traitement du diabète
de type 2, en bithérapie, en association à la metformine ou à un
sulfamide hypoglycémiant, et en trithérapie, en association avec la
metformine et un sulfamide hypoglycémiant ou en association avec la
metformine et une glitazone, chez des patients n’ayant pas obtenu un
contrôle glycémique adéquat aux doses maximales tolérées de ces
traitements oraux.
Effets secondaires : digestif essentiellement (nausées, vomissements, diarrhées). Cas exceptionnels de pancréatites et d’insuffisance rénale aiguë.
Conseils de prise : ce sont des médicaments uniquement disponibles par voie injectable.
Formes disponibles :
– Exénatide : BYETTA°
– Liraglutide : VICTOZA°
> Les insulines
Mode d’action : elles remplacent l’insuline insuffisamment produite par le pancréas.
Les insulines sont indiquées dans certains types de diabète, et, dans le diabète de type 2, lorsque la diététique, l’activité physique et les autres médicaments ne parviennent pas à maîtriser les glycémies.
Effets secondaires : Une prise de poids est souvent associée au début du traitement par insuline. L’insuline peut entraîner des hypoglycémies.
Les patients qui sont traités par insuline doivent maîtriser l’usage du lecteur de glycémie pour identifier les hypoglycémies, et avoir appris à gérer leur alimentation et leur exercice physique.
Formes disponibles :
Insuline rapides, semi-lentes et lentes : INSULINE INSULATARD°, INSUMAN BASAL°, UMULINE NPH°;
Insuline détémir : LEVEMIR°;
Insuline glargine : LANTUS°.
Il existe des formes mélangeant une insuline rapide à une insuline lente.
Conseils pratiques
Ne pas oublier :
• La diététique et l’activité physique demeurent les éléments essentiels du contrôle du diabète ;
• toujours prendre la dose prescrite par le médecin, ne jamais doubler une dose
• si on a oublié une dose et que l’on constate l’oubli rapidement, prendre la dose. Sinon, attendre la dose suivante ;
• si on a oublié une dose d’inhibiteurs d’alpha-glucosidases, ne pas la prendre. Ce médicament est efficace seulement lorsqu’il est pris avec un repas ;
• ne jamais prendre de sulfamides et de glinides au coucher car il y a un risque d’hypoglycémie nocturne ;
• ne jamais prendre de sulfamides ou de glinides si l’on ne peut faire les repas prévus dans la journée, à cause du risque d’hypoglycémies ;
• en cas de problème ou d’intolérance du traitement, il faut consulter rapidement son médecin traitant ou son pharmacien ;
• Toute modification de dose doit être prévue avec son médecin. Le risque d’hypo ou d’hyperglycémie est important en cas de modification de traitement ;
• Ne modifier sa dose d’insuline que si cela a été prévu avec votre médecin prescripteur, avec des modalités précises pour l’ajustement de la dose.
Diabète : Peut-on interrompre son traitement ?
Peut-on arrêter ses médicaments ?
Cette question est souvent posée par les personnes diabétiques.
> Mon traitement est-il pour le restant de ma vie ?
Aujourd’hui, il n’y a pas de traitement qui guérisse le diabète,
sauf dans de très rares cas de greffe de cellules du pancréas
fabriquant de l’insuline. Mais ce traitement est encore réservé à des
cas très particuliers, en raison de sa lourdeur et de la surveillance
nécessaire.
On ne sait donc pas guérir le diabète.
Mais la baisse du poids lorsqu’on est en surpoids ou que l’on est
obèse, et une activité physique suffisante peuvent normaliser les glycémies et rendre les médicaments superflus.
Cette amélioration du diabète peut être définitive, mais elle nécessitera de toutes les manières une surveillance continue et rapprochée, parce que les glycémies peuvent remonter à n’importe quel moment, notamment lors d’une maladie infectieuse.
> Une des meilleures manières pour améliorer ses glycémies,
donc pour envisager diminuer ou arrêter son traitement médicamenteux
est bien d’avoir une activité physique régulière et une alimentation
équilibrée.
Doit-on ajuster soi-même son traitement et les doses ?
– L’objectif du traitement est de maintenir une hémoglobine glyquée
à un niveau qui a été défini avec votre médecin. Les traitements
médicamenteux doivent être en général décidés par votre médecin.
L’activité physique et la diététique sont de votre ressort, et c’est à
vous de gérer au quotidien leur intensité en fonction des directives qui
vous aurons été données.
– En cas d’hypoglycémies, il est indispensable d’en comprendre la cause :
en général, il s’agit soit d’une alimentation insuffisante, soit d’un
effort plus important que d’habitude. Dans ces cas, il est important
d’en discuter avec votre médecin ou votre diététicienne pour ajuster
votre style de vie et votre traitement.
– Concernant les doses d’insuline, l’adaptation des doses doit absolument être personnalisée selon votre diabète. Ici aussi, c’est avec votre médecin que vous devrez gérer le traitement.
CATEGORIE : vivre-avec