La maturation cérébrale commence dès la vie intra-utérine,
mais on peut avoir une idée du développement neurologique de l’enfant
dès les premiers mois de vie. En effet, dans la mesure où c’est le cerveau
qui assure tous les apprentissages, le développement moteur, sensoriel
et cognitif et surtout l’interaction avec les autres sont des
indicateurs essentiels et précieux du développement neurologique de
l’enfant.
Même si des variations importantes existent d’un enfant à l’autre, au moindre signe inquiétant ou bizarre, l’avis du médecin est capital
pour rassurer si nécessaire ou confirmer la nécessité d’une
surveillance, voire d’une prise en charge précoce d’un éventuel
dysfonctionnement neurologique.
Au cours de la première année, les étapes de la musculation du bébé suivent sa colonne vertébrale, de la tête vers les jambes. Les capacités psychomotrices suivent donc ce cheminement.
D’abord, le bébé apprend à tenir sa tête vers 3 mois,
puis il commence à contrôler ses mouvements : il parvient à se
retourner vers 4-5 mois, à se redresser seul, puis à tenir assis sans
appui vers 7-8 mois.
Un mois plus tard, lorsqu’il est capable
de se redresser avec appui, il peut passer seul de la station couchée à
la position assise, et vice versa. Pour certains, c’est le début de la
période (dès 10 mois), où ramper lui permet de découvrir l’espace.
Quand
le bébé arrive à se tenir debout avec appui, on sent que la capacité
physique à marcher n’est pas loin. Généralement, un bébé est
physiquement capable de marcher vers 12-13 mois.
Niveau motricité plus fine, le bébé est capable, à 6 mois, d’attraper seul les objets à sa portée en découvrant l’indépendance de ses mains.
Et si, à 7 mois, il utilise son pouce pour une motricité encore plus
fine, il se sert de la pince pouce/index à 9 mois pour observer les
objets avant de les mettre en bouche ou de les lâcher.
Une dominance latérale
(droite, gauche) s’établit progressivement entre 6 et 12 mois, même si
certains enfants restent ambidextres. À la fin de la première année, il
sait et adore vider, remplir et empiler. Il commence aussi à imiter son
entourage (téléphoner, jouer à la poupée, faire rouler les voitures…) et
à boire seul au verre.
Jusqu’à
2 mois, le champ de vision du bébé est flou, limité. Il se sert de ses
mains pour agripper spontanément, par réflexe (grasping). Vers 3 mois,
quand il commence à voir plus distinctement, il attrape ce qu’on lui
tend. Mais c’est vers 5 mois qu’il fait le lien entre vision et préhension.
Et comme il est capable de refermer sa main sur l’objet saisi… il le
met dans sa bouche, le goût étant le premier sens en éveil.
Sensible
aux sons depuis le 6e mois de grossesse, le bébé identifie sa langue
maternelle dès le 1er mois. On peut entendre le son de sa voix vers 2
mois, son premier rire et son premier cri volontaire vers 3 mois, mais
il ne babille volontairement que vers 4-5 mois, âge où il découvre le
lien entre sa bouche et la parole.
S’il aime babiller
vers 6-10 mois, il découvre que les mots ont un sens vers 9 mois car il
s’aperçoit que le même mot se rapporte toujours à la même chose. En
cherchant à imiter ceux qui parlent, il peut dire son premier mot vers
11 mois.
L’interaction avec les autres commence avec les premiers sourires (dès la naissance mais volontaires vers 2 mois) et les sons émis pour appeler sa mère, mais surtout avec les premiers échanges manuels, même si, avant 9 mois, ils ne peuvent pas vraiment se faire sur sa propre initiative.
partir de 9 mois en revanche, il sait déjà lancer une balle, taper dans
ses mains, montrer du doigt, donc attirer l’attention des autres et
partager un moment de jeu, tout cela sur fond de babillages et de rires.
Et comme il est souvent capable de se déplacer, il peut choisir les
jouets avec lesquels il veut s’amuser et les gens vers lesquels il veut
aller.