De quoi parle-t-on ? De quoi s’agit-il ?
Les bronchodilatateurs sont des médicaments destinés à améliorer les difficultés respiratoires chez les patients présentant une obstruction des bronches : broncho-pneumopathie chronique obstructive ou BPCO, asthme…
Ils sont le plus souvent administrés par voie inhalée, car cette voie d’administration a le meilleur rapport efficacité/tolérance.
La principale propriété des bronchodilatateurs est de dilater les bronches, ce qui favorise le passage de l’air dans les poumons.
On distingue deux classes de principaux bronchodilatateurs inhalés selon leur mode d’action : les bêta-2-mimétiques (agonistes ou stimulants) et les anticholinergiques. Les deux existent sous forme de courte et longue durée d’action.
Quels sont les risques et les enjeux sanitaires ?
L’asthme touche en France plus de 3 millions de personnes, et est responsable de plus de 600 000 hospitalisations.
La BPCO
quant à elle concerne 2,5 millions de personnes, et représente la
cinquième cause de mortalité dans le monde. Le tabac est le principal
facteur déclenchant la BPCO.
Lors de la respiration, l’air passe dans les bronches pour regagner les poumons. En cas d’asthme ou de BPCO, le diamètre des bronches se rétrécit et gêne le passage de l’air, diminuant ainsi les capacités d’oxygénation de l’organisme jusqu’à une véritable détresse respiratoire (on parle de dyspnée avec des sifflements à l’expiration).
Les bronchodilatateurs agissent sur les bronches et les dilatent directement ou indirectement :
– les bêta-2-mimétiques, agissent en favorisant le relâchement de la musculature bronchique,
– les anticholinergiques agissent au niveau des récepteurs des muscles bronchiques.
Les bronchodilatateurs à court délai d’action, ou à « soulagement rapide », font effet en quelques minutes, et sont indiqués en cas de crise.
Comment cela se manifeste-t-il ?
Lorsque les bronches se contractent et s’obstruent, une gêne respiratoire est ressentie. L’asthmatique éprouve des difficultés à inspirer et à expirer l’air contenu dans ses poumons.
La crise d’asthme
débute de façon souvent brutale, souvent le soir ou en deuxième partie
de nuit, avec apparition de difficultés respiratoires et sensation
d’étouffement. L’expiration pour vider l’air des poumons est difficile
et bruyante, sous forme de sifflements. Des quintes de toux et des
crachats sont parfois possibles.
La BPCO est définie par une toux avec crachats (expectoration) depuis plusieurs mois, au moins trois mois par an, pendant au moins deux ans : on parle de bronchite chronique. À un stade plus évolué, d’autres symptômes existent, comme l’emphysème
avec destruction irréversible des alvéoles pulmonaires ;
l’essoufflement survient d’abord à l’effort, puis lors d’efforts de plus
en plus anodins.
Avec quoi ne faut-il pas confondre ?
Asthme et broncho-pneumopathie chronique obstructive sont deux maladies respiratoires se traduisant par un essoufflement et nécessitant des bronchodilatateurs. Certains symptômes respiratoires peuvent en revanche traduire une maladie cardiaque. L’asthme cardiaque par exemple se manifeste par une dyspnée, simulant une crise d’asthme, mais en rapport avec une insuffisance cardiaque. Le traitement bronchodilatateur serait dans ce cas inefficace.
Les bronchodilatateurs
Conseils pratiques
Y a-t-il une prévention possible ?
Comme pour toute pathologie respiratoire, la prévention essentielle repose sur l’arrêt du tabac, y compris le tabagisme passif, et l’éviction des agents néfastes pour les bronches et les poumons : agents toxiques, pollution, allergènes en cas d’asthme allergique…
Une alimentation équilibrée,
une réduction du poids en cas d’excès pondéral, aident également à
diminuer les effets respiratoires, et les vaccinations sont largement
conseillées (antigrippale, antipneumococcique).
Le plus souvent, la dyspnée de l’asthmatique ou du patient BPCO est réversible sous traitement bronchodilatateur, mais certains critères de gravité doivent être recherchés, et imposent l’appel aux secours médicalisés urgents (SAMU Centre 15) : difficulté à parler, respiration superficielle très rapide ou au contraire très lente par épuisement, coloration bleutée des lèvres (cyanose), inefficacité du traitement bronchodilatateur.
Dans tous les cas, un suivi pneumologique est nécessaire pour vérifier la stabilité de la maladie.
Le médecin traitant puis le pneumologue doivent d’abord poser l’indication des bronchodilatateurs.
Pour cela, l’interrogatoire (tabagisme,
nombres et circonstances des crises…), l’examen clinique et des examens
complémentaires (radiographies, scanner, épreuves fonctionnelles
respiratoires, échographie cardiaque…) sont effectués.
En fonction du stade de la maladie, des bronchodilatateurs d’action rapide peuvent être prescrits, pour une utilisation à la demande en cas de crise. Pour un stade plus évolué, des bronchodilatateurs d’action longue sont ajoutés, parfois en complément d’autres médicaments (corticoïdes, oxygène…).
Pour une efficacité maximale, les bronchodilatateurs
inhalés doivent être utilisés correctement. L’appareil est à agiter
avant emploi, l’air des poumons est expiré avant d’ouvrir la bouche et
d’introduire l’embout du nébulisateur. Il faut ensuite appuyer sur
l’appareil, prendre une forte inspiration et bloquer la respiration
pendant dix secondes si possible.
Comment préparer ma prochaine consultation ?
Le nombre de crises et les besoins en bronchodilatateurs
doivent être consignés dans un carnet, pour suivre l’évolution de la
maladie et l’efficacité du traitement, avant la prochaine consultation.
De même, les effets secondaires
devront être signalés : palpitations cardiaques, difficultés à dormir,
crampes, tremblements pour les bêta-2-mimétiques, et bouche sèche et
difficulté à uriner pour les anticholinergiques.
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