Andropause et sexualité : de quoi s’agit-il ?
Comme la ménopause chez la femme, l’andropause a des conséquences sur la sexualité des hommes. À « andropause », on préférera d’ailleurs l’acronyme DALA, qui signifie « Déficit Androgénique Lié à l’Age ». Celui-ci se caractérise par une baisse de la production de testostérone, et survient généralement après 50 ans chez l’homme pour s’installer de façon progressive. Le déficit hormonal diffère d’un homme à l’autre et peut être circonstanciel, partiel ou total. Les points communs avec la ménopause sont donc bien peu nombreux et c’est par commodité de langage que l’on a baptisé le DALA « andropause ».
La chute de la production de testostérone agit sur la libido, les érections et la prostate.
« Il existe un travail d’éducation à faire auprès des hommes de plus de
50 ans, car le DALA concerne 20 % des hommes après 60 ans et 85 % après
80 ans », juge le Dr Frédéric Staerman, urologue et président de la
Spese, société pluridisciplinaire des études sexologiques de l’Est. L’andropause entraîne également une fonte de la masse musculaire et une diminution de la pilosité ; elle est facteur d’ostéoporose, modifie l’humeur et peut causer un fort sentiment de fatigue. « La fonte musculaire et l’obésité abdominale sont autant de signaux d’alarme », avertit le Dr Staerman.
Quels sont les troubles sexuels qu’entraîne l’andropause ou DALA ?
Chez l’homme âgé, de nombreux facteurs ont des conséquences sur la sexualité, à commencer par les médicaments, les troubles du sommeil, mais aussi des facteurs d’ordre psychologique, telles la dépression
et la qualité de la relation sentimentale. Il est donc parfois
difficile de déterminer l’influence d’une baisse de la production de testostérone.
Pour autant, selon l’Association française des urologues (AFU),
celle-ci « entraîne une diminution des fantasmes et une altération de
toutes les phases du rapport sexuel décrites par Masters et Johnson ». L’érection tarde ainsi à venir et nécessite des stimulus plus importants. L’orgasme devient plus court et l’expulsion de sperme moins franche
et moins importante. On constate également « une disparition quasi
complète des érections nocturnes et matinales », rapporte l’AFU. En
revanche, la qualité du sperme et sa capacité fertilisante ne sont que légèrement diminuées.
Si
le déficit androgénique lié à l’âge ne constitue pas une maladie mais
bien un phénomène physiologique normal, certains états favorisent la
baisse de la production de testostérone. L’obésité, mais aussi parfois le déficit pondéral, la consommation d’alcool et le tabac constituent des facteurs de risque majeurs. Enfin, le stress, le manque d’exercice et la malnutrition sont autant de causes d’une chute de la production d’hormones.
Bénéfices et risques d’un traitement androgène
Que l’on opte pour un traitement androgène par injections ou par voie orale ou transdermique, il permet d’amener le taux de testostérone aussi proche que possible des concentrations normales.
Selon l’AFU : « Les effets les plus bénéfiques sont l’augmentation de
la masse maigre et de la force musculaire, la diminution de la masse
grasse, l’augmentation de la densité minérale osseuse, l’amélioration de
la libido, du sommeil et de la sensation de bien-être et d’énergie. La dysfonction érectile est rarement améliorée ».
Frédéric Staerman souligne cependant le fait qu’il existe des contre-indications, « notamment le cancer de la prostate et le cancer
du sein. Un tel traitement ne peut être proposé qu’après un bilan
médical qui comprend un toucher rectal, un examen du sein, du PSA, de l’hématocrite et de la glycémie ».
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