Qu’entend-on par sexualité au cours de la grossesse ?
La sexualité
comprend la pénétration vaginale, anale, mais aussi les caresses, les
rapports bucco-génitaux (fellation ou cunnilingus), la masturbation ou
toute autre pratique qui participe au désir sexuel du couple.
Quels sont les enjeux de la sexualité durant la grossesse et juste après ?
L’impact
de la grossesse sur la sexualité n’est jamais neutre, il évolue au fil
des trimestres. L’intérêt sexuel, le désir, le plaisir et la
satisfaction de la femme et de son partenaire varient de manière «
imprévisible » : diminués, augmentés ou inchangés.
En revanche, il n’y a aucune raison physiologique d’interrompre l’activité sexuelle durant une grossesse qui se déroule normalement.
Au contraire, elle renforce les liens du couple, et diminue les
problèmes relationnels durant la période qui suit l’accouchement
(post-partum).
Un couple véritable n’est pas remis en cause
par une grossesse et l’espacement des rapports pendant ce temps
particulier (qui se prolonge quelques semaines après l’accouchement),
les partenaires gérant leur relation sur un autre plan que la pure sexualité.
Les modifications corporelles de la grossesse modifient-elles la sexualité ?
Les modifications hormonales (augmentation du taux d’oestrogènes, de progestérone et de prolactine) entraînent souvent des nausées
(surtout le premier trimestre), une tension et une douleurs des seins,
parfois une sécheresse vaginale entraînant des douleurs à la
pénétration. À cela s’ajoute la fatigue et parfois l’anxiété. L’image
modifiée du corps peut entraîner une baisse de confiance en soi. La
femme a alors moins envie de faire l’amour. Cela contribue à espacer les
rapports mais ces signes varie beaucoup d’une femme à l’autre. Etre libérée de l’angoisse de tomber enceinte peut libérer le désir, par exemple.
Le désintérêt sexuel
est cependant fréquent au troisième trimestre, les changements
corporels rendant les rapports plus inconfortables. Mais une femme sur
quatre seulement se plaint de dysfonction sexuelle durant la grossesse
(1) : dyspareunie, anorgasmie, ou encore lubrification insuffisante. Dans ce cas un gel intime facilite la pénétration vaginale.
Côté
hommes, les conjoints ressentent plus ou moins de désir pour leur
compagne, une variation là aussi imprévisible. Ils peuvent avoir envie
de relation avec d’autres femmes, mais pas plus que « d’habitude » : il
semble que l’infidélité ne soit pas plus fréquente durant la grossesse.
Y a-t-il des positions privilégiées pour la pénétration vaginale ?
Certaines
positions sont évidemment inconfortables, en particulier celles où la
femme est à plat ventre ou écrasée par le poids de l’homme. Certaines
femmes préfèrent aussi une pénétration moins profonde qu’en temps normal. Trois positions sont à privilégier :
« La petite cuiller » : la femme tourne le dos à l’homme, tous deux sont allongés sur le côté.
« L’amazone » : la femme est à califourchon sur l’homme et contrôle ainsi la profondeur de la pénétration.
Sexualité et grossesse
Informations pratiques
Y a-t-il des risques pour le foetus lors des rapports sexuels ?
D’après une étude récente, près d’une femme sur quatre a peur d’avoir des rapports sexuels avec pénétration durant la grossesse.
Cette crainte de blesser le bébé ou de provoquer un accouchement
prématuré est parfois partagée par le partenaire ; elle est injustifiée
lors d’une grossesse normale. Le fœtus
est en effet bien protégé dans l’utérus ; un bouchon muqueux au niveau
du col utérin l’isole efficacement du vagin. Différentes études montrent
qu’il n’y a pas d’association significative entre activité sexuelle et
accouchement prématuré.
Toutefois, le médecin qui suit la
grossesse peut inciter à la prudence en cas de placenta mal placé ou de
menace d’accouchement prématuré préalable. Il faut donc lui demander son
avis plutôt que de s’inquiéter indûment.
Quelles sont les contre-indications médicales à la pénétration vaginale ?
Les
rapports avec pénétration vaginale sont contre-indiqués en cas de
menace d’accouchement prématuré sévère, lorsqu’il existe des
contractions utérines importantes qui modifient le col ; ou si le
placenta est praevia, c’est-à-dire qu’il recouvre le col de l’utérus. La pénétration vaginale risque alors de provoquer des saignements. Si le partenaire est porteur d’un herpès, mieux vaut s’abstenir, car les préservatifs ne protègent pas entièrement. Une poussée d’herpès génital à l’accouchement peut nécessiter une césarienne pour éviter des complications neurologiques et oculaires graves chez le bébé.
Les risques infectieux (infections urinaires ou infections sexuellement transmissibles)
ne sont pas plus élevés pendant la grossesse, mais s’ils surviennent,
il est important de consulter pour éviter les complications.
Que faire si le médecin incite à la prudence ?
Si
le médecin conseille d’être prudent, il faut lui demander les raisons
précises, les pratiques « interdites » et « autorisées » : pénétration
vaginale, anale, avec ou sans orgasme ?
Lorsque les
pénétrations vaginales sont déconseillées, il est souhaitable de
poursuivre les relations avec les caresses (buccales par exemple), les
jeux sexuels, la masturbation réciproque, qui maintiennent l’intimité et
la complicité amoureuses.
Quand et comment reprendre la sexualité après l’accouchement ?
La baisse du désir après l’accouchement est normale à cause de la chute brutale des hormones de la grossesse ; et parce que le périnée est évidemment douloureux après un accouchement par voie basse, surtout si la femme a subi une épisiotomie. Cela dure une quinzaine de jours. De plus, la mère consacre toute son attention à son bébé, à l’allaitement, elle est fatiguée par les réveils nocturnes…
La sexualité
reprend pour la plupart des couples sept semaines après l’accouchement,
et un mois après la naissance pour 20% d’entre eux (1). Si des
problèmes persistent (douleurs du périnée, du ventre, troubles
urinaires, « baby-blues »…), il faut en parler sans attendre avec son
partenaire, avec son médecin ou un sexologue. C’est le moyen
d’intervenir efficacement et rapidement.
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