Pas seulement. L’orgasme combine un bon climat émotionnel et une bonne utilisation des capacités sensorielles et charnelles. Il peut être provoqué :
- par la stimulation directe des organes génitaux (avec ou sans pénétration) ou d’autres zones érogènes,
- par des pensées érotiques et des fantasmes…
- ou, le plus souvent, par la combinaison des deux.
Il comporte donc une dimension multiple imaginaire, émotionnelle et sensorielle.
Paroxysme d’excitation sexuelle, l’orgasme se manifeste par des signes physiques :
- chez l’homme, des contractions réflexes à la racine du pénis lors de l’éjaculation.
- chez la femme, la rétraction du clitoris et des spasmes involontaires du périnée et du vagin.
- chez les deux, la fréquence cardiaque augmente, les vaisseaux sanguins se dilatent, les poils se hérissent, les mamelons durcissent…
La sensation de plaisir, de volupté, de bien-être, de plénitude extrême est suivie d’un relâchement générale de la tension. Raison pour laquelle il est très recheché comme anti-dépresseur.
Non. L’orgasme est une sorte de « réflexe », mais il n’est pas automatique pour autant.
Pour avoir un orgasme, il faut le « lâcher prise » du cerveau pensant
sur le contrôle du corps et de ses sensations. S’abandonner implique de
faire confiance à soi-même et à l’autre. La gêne, la crainte ou
l’ignorance sont des obstacles, notamment lors des premières relations sexuelles.
L’expérience apprend les réactions du corps, surtout pour les femmes culturellement plus réservées dans son exploration. La masturbation en fait donc partie. S’entraîner à contracter son périnée permet de mieux sentir et utiliser son vagin pendant la montée de l’excitation sexuelle jusqu’à l’orgasme.
Les hommes et les femmes sont égaux devant l’orgasme
Non. Chez l’homme, l’orgasme survient généralement assez facilement et rapidement – même trop vite (voir fiche Ejaculation précoce). À un certain niveau d’excitation (variable selon les personnes), la stimulation atteint un point de non-retour : l’homme ne peut plus empêcher le réflexe éjaculatoire. L’apprentissage consiste à repérer ce niveau pour ne pas y venir trop vite.
Pour la femme, c’est plus complexe. Elle a en général besoin de plus de temps et de stimulation ; de ce fait, l’orgasme est moins sûr. Les difficultés à l’atteindre sont citées comme le premier trouble sexuel, associé ou non à une absence ou une insuffisance de désir. Certaines femmes, même très excitées, ne parviennent pas toujours à l’atteindre. Il faut créer le climat et le maintenir !
La femme a cependant un grand avantage par rapport à l’homme : elle peut avoir plusieurs orgasmes successifs lors d’un même rapport, alors que l’homme subit une « période réfractaire » due à la sidération (blocage) transitoire des nerfs après l’éjaculation :
il ne peut pas avoir d’érection pendant une durée qui augmente avec
l’âge (5-6 minutes à 20 ans, beaucoup plus à 40 ans). A chacun de
s’adapter à la physiologie de l’autre.
Les difficultés orgasmiques augmentent avec l’âge chez la femme comme chez l’homme
Oui. Selon l’enquête Contexte de la Sexualité en France 2006 (Bajos et coll. Enquête sur la sexualité en France, Pratiques, genre et santé. La Découverte, 2008), les difficultés à atteindre l’orgasme sont plus fréquentes au début de la vie sexuelle et après la ménopause ; s’y associent des troubles du désir.
Cette situation concerne 14,2% des femmes de moins de 25 ans et 10,4%
entre 25 et 34 ans. Et 11% déclarent conjointement une absence ou
insuffisance de désir.
À partir de 50 ans, plus d’une femme sur cinq rapporte des difficultés à l’orgasme associées à une absence ou une baisse du désir (21,7 % entre 50 et 59 ans et 28,1 % entre 60 et 69 ans).
Les
trois-quarts des femmes qui connaissent ces difficultés occasionnelles
ou permanentes s’en accommodent. Mais seulement 37% de celles qui sont
souvent anorgasmiques (sans orgasme) n’ont font pas un souci. C’est donc un réel problème féminin et masculin.
10 idées reçues sur l’orgasme
Informations pratiques
Il y a deux types d’orgasme féminin, clitoridien et vaginal
Oui au niveau de la perception subjective : l’orgasme clitoridien, décrit comme plus intense, s’apparente à une décharge électrique localisée, l’orgasme vaginal provoque une volupté plus profonde et diffuse.
Pour la majorité des femmes, le clitoris est le « starter » de la jouissance, relayée ou non au niveau du vagin par la sensation « d’être remplie » (distension vaginale adéquate).
Le clitoris n’est pas un simple « bouton », mais un organe qui enserre le vagin et se prolonge bien plus profond que ce que l’on croyait jusqu’à présent.
Sur le plan physiologique, il n’y a donc pas de différence entre l’orgasme clitoridien et vaginal. Ils activent les mêmes zones au niveau du cerveau.
Oui. Décrit pour la première fois par un gynécologue, le Dr Grafenberg (d’où son nom de G), le « Point G » a fait l’objet de controverses.
Située sur la partie antérieure (avant) du vagin, cette zone correspond à la région du fascia de Halban,
très riche en vaisseaux sanguins et en terminaisons nerveuses. Elle est
particulièrement sensible à la stimulation, notamment par les doigts,
et provoque un plaisir pouvant aller jusqu’à l’orgasme.
Selon
les femmes, cette zone se situe plus ou moins haut, quelques
centimètres au-dessus de la vulve ou plus haut près du col de l’utérus.
Pour
découvrir les sensations qu’elle procure, l’idéal est d’explorer
digitalement la partie antérieure de son vagin par pressions douces,
et/ou demander au partenaire d’inclure cette caresse dans les
préliminaires. Pratiquée par certains médecins, l’injection d’acide hyaluronique au niveau du point G pour augmenter sa sensibilité n’a pas prouvé son efficacité.
Un rapport sexuel sans orgasme est raté
Non.
Si le principe du « droit à jouir » a été admis de haute lutte pour les
femmes, il ne doit pas pour autant devenir un devoir, une obligation !
Pour l’homme comme pour la femme, les préliminaires, les caresses, la montée du désir et de l’excitation peuvent procurer beaucoup de volupté, même s’ils n’aboutissent pas à l’orgasme.
Les dimensions émotionnelle et sensuelle de la relation sexuelle sont
majeures. A contrario, la norme et la performance sont d’énormes freins
au plaisir.
Avoir un orgasme simultané, c’est mieux
Oui et non. Sur le plan émotionnel, il est particulièrement agréable pour les deux partenaires d’avoir un orgasme
en même temps (symbole de l’union totale), mais ce n’est pas le cas le
plus fréquent. L’homme peut s’efforcer de faire jouir d’abord sa
partenaire, par une stimulation du clitoris et/ou la pénétration, avant de se laisser aller lui-même ; la jouissance de la partenaire apportant une excitation supplémentaire précieuse. L’essentiel est que chacun y trouve son compte.
Chez l’homme, éjaculation et orgasme sont toujours liés
L’expulsion du sperme s’accompagne toujours d’une sensation, généralement de la jouissance, plus ou moins intense et agréable. Parfois, la sensation de « décharge » n’apporte aucun plaisir. Toutes les nuances existent entre les extrêmes. L’homme qui éjacule n’atteint pas forcément le septième ciel à chaque fois.
Avec l’âge, l’intensité des orgasmes peut s’émousser, mais elle est compensée par l’expérience et la maîtrise des multiples moyens pour l’atteindre.
Une personne paraplégique peut avoir un orgasme
Oui. La plupart des traumatisés médullaires actifs sexuellement lors de leur paraplégie (accidentelle par exemple) ne guérissent pas de leur paralysie ; la reprise d’une vie sexuelle est dés lors problématique.
Pour l’homme, des techniques érectiles existent ainsi que pour favoriser l’éjaculation et le plaisir. Ceux-ci sont souvent déclenchés artificiellement pour retrouver les sensations euphorisantes liées à l’orgasme.
Chez la femme, la lubrification est le plus souvent possible, les zones érogènes étant plus diffuses que chez l’homme. L’orgasme peut être atteint par l’excitation psychique associée à la stimulation de zones érogènes non génitales : mamelons, lèvres, cou…
CATEGORIE : sexualite