Plastie mammaire de réduction pour hypertrophie : de quoi parle-t-on ?

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Plastie mammaire de réduction pour hypertrophie : de quoi parle-t-on ?

La plastie mammaire de réduction pour hypertrophie (ou mammoplastie de réduction) réduit le volume des seins par l’ablation de tissu
glandulaire en excès. Elle est associée s’il y a lieu à la correction
d’une ptose (seins affaissés) ou d’une asymétrie des deux seins
(remodelage).

 

Quels sont les usages (indications) de la réduction mammaire ?

Les motivations ne sont pas uniquement d’ordre esthétique (en général après des grossesses ou une perte de poids très importante…). L’hypertrophie mammaire implique souvent un retentissement physique, fonctionnel (douleurs du dos, du cou, des épaules, pratique sportive délicate, difficultés vestimentaires) et psychologique
(image de soi, regard des autres), notamment dans l’hypertrophie
mammaire juvénile apparaissant aux alentours de la puberté. Il est
raisonnable pour opérer d’attendre la fin de la puberté, 2 ans environ
après les premières règles.

 

Comment se déroule l’intervention chirurgicale ?

Une mammographie préopératoire est systématique après 35 ans ou en cas de facteurs de risque de cancer du sein.
L’anesthésiste est vu en consultation au plus tard 72 heures avant la plastie mammaire. L’arrêt du tabac est conseillé 2 mois avant l’intervention, 1 mois seulement pour la contraception orale. L’aspirine, les anti-inflammatoires ou les anticoagulants oraux sont stoppés 15 jours avant pour réduire le risque hémorragique.

Toujours
réalisée sous anesthésie générale, la mammoplastie de réduction dure
entre une 1 heure 30 et 3 heures. En fin d’intervention, le chirurgien
confectionne un pansement soit avec des bandes élastiques soit avec un
soutien-gorge. Un gonflement (œdème) et des bleus (ecchymoses) sur les seins, une gêne à l’élévation des bras sont tout à fait normaux.

La
sortie a lieu après 1 à 3 jours, et les consultations de pansement
pendant les 15 jours qui suivent. C’est l’occasion de choisir un
soutien-gorge assurant une bonne contention, à porter 1 à 2 mois, 24
heures/24. Il est raisonnable d’arrêter de travailler pendant une
quinzaine de jours, et de ne pas se remettre au sport avant 2 mois.

Le
résultat se juge au minimum 1 an après l’intervention, période de
surveillance pendant laquelle la patiente consulte chaque trimestre.

Réduction mammaire
Informations pratiques


Quels sont les risques et inconvénients de la réduction mammaire ?

La douleur postopératoire
— surtout des tensions au niveau des cicatrices — est soulagée par des
antalgiques simples (paracétamol, antiinflammatoires, mais jamais
d’aspirine). L’évolution des cicatrices est imprévisible, certaines
peuvent s’élargir ou devenir hypertrophiques, c’est-à-dire en relief. La
nécrose des aréoles peut être totale ou partielle, elle est favorisée
par le tabagisme.
Les accidents thromboemboliques
(phlébite, embolie pulmonaire) sont rares, prévenus par l’arrêt de la
pilule le mois précédent, le port de bas de contention, un lever
précoce, voire un traitement anticoagulant. Une antibiothérapie
suffit généralement à endiguer une éventuelle infection, mais parfois
un drainage chirurgical est nécessaire.

La sensibilité du mamelon peut
être altérée, elle réapparaît en général après 6 à 18 mois, mais pas
toujours. L’allaitement n’est a priori pas compromis après une réduction
mammaire de moyenne importance, mais parfois déconseillé du fait du
risque d’abcès et de détérioration de la peau (chute des seins). En
fait, c’est un choix personnel, la seule condition est d’attendre 2 ans
avant d’envisager une grossesse. Lors de réductions de poitrine
importantes, le chirurgien découpe les plaques où sont situés l’aréole
et le mamelon, puis les greffe sur une zone dont il a enlevé l’épiderme.
Il sectionne alors les canaux galactophores qui permettent l’arrivée du
lait maternel. Cependant parfois la sensibilité revient, l’allaitement
est possible quoiqu’absolument pas garanti.

 

Quels sont les délais, coût et remboursement de la réduction mammaire ?

Cette intervention est prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale
si le volume glandulaire prélevé est supérieur à 300 g par sein (soit 2
tailles de bonnet en moins) sans entente préalable. Le contrôle peut
avoir lieu a posteriori, sur le poids des prélèvements tissulaires. Il
peut exister un supplément d’honoraires du chirurgien d’environ 1 500
euros.
En dessous de 300 g de réduction, cette chirurgie n’est pas prise en charge : il faut compter entre 3 000 et 5 000 euros.

 

Qui pratique la réduction mammaire ?

À l’hôpital public ou en clinique privée accréditée,
le chirurgien doit impérativement posséder la spécialité de « chirurgie
plastique, reconstructrice et esthétique » reconnue officiellement par
le Conseil de l’Ordre des médecins. D’autres chirurgiens sont habilités à
réaliser des actes de chirurgie esthétique limités au cadre anatomique
de leur spécialité (chirurgie maxillofaciale par exemple).

CATEGORIE : chirurgie-esthetique