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Stress : mécanismes et symptômes
Imaginons que vous vous promeniez dans un bois et qu’au détour d’un chemin : vous détectez une forme sinueuse, à terre, juste devant vous.
Durant les premiers dixièmes de seconde, l’information parvient au cerveau occipital (en charge de l’information visuelle) qui la transforme en image compréhensible.
Le cortex occipital envoie des représentations de cette image dans deux directions principales : à l’hippocampe (système limbique), qui évalue son danger et ses opportunités, et au cortex préfrontal. D’autres parties du cerveau en font une analyse approfondie et plus longue à mettre en œuvre*.
Par précaution, votre l’hippocampe compare immédiatement cette image à sa brève liste de dangers, selon une grille de lecture simpliste mais rapide donc efficace. En cas de danger de mort, il incite à fuir et à réfléchir plus tard !
Dans notre exemple, s’il retrouve des formes sinueuses comparables à celles pré-enregistrés dans sa bibliothèque de dangers ancestraux, il envoie un message d’alerte à l’amygdale, pour déclencher une mise en garde générale : le stress.
De sorte qu’une seconde après avoir détecté la forme sinueuse, vous faites un bond en arrière de manière réflexe.
Entre temps, le cortex préfrontal, puissant mais relativement lent, a puisé des informations dans la mémoire à long terme pour affiner son évaluation des formes sinueuses.
Il nuance en détaillant la forme, la couleur… et conclut qu’il ne s’agit pas d’un serpent mais d’un morceau de bois !
Quelques secondes passent : vous avez maintenant un tout autre état d’esprit et vous continuez votre promenade tranquillement.
Résumons :
Il y a deux modes de fonctionnement mental :
– Un mode rapide, binaire avec solutions stéréotypés issues du centre de nos apprentissages ;
– Un mode plus lent avec solutions complexes issues d’une bibliothèque d’expériences personnelles mémorisées.
Les messagers intérieurs du stress : une cascade stéréotypée
Quelle que soit la source du danger, l’amygdale donne l’alarme au cerveau reptilien (profond). Cet éveil pré-programmé génétiquement déclenche des réactions corporelles bien définies, dans l’ordre suivant.
– Le tronc cérébral secrète un stimulant de l’éveil : la noradrénaline, pour être prêt à réagir, et permet de rester vigilant.
– Puis le système sympathique envoie des signaux aux principaux organes et groupes musculaires du corps, les préparant à combattre ou à fuir…
– Sous l’effet de l’hypothalamus (le principal régulateur du système endocrinien), l’hypophyse stimule les glandes surrénales qui libèrent les hormones de stress : adrénaline, noradrénaline (système nerveux sympathique), puis le cortisol (axe hormonal hypothalamo-hypophysaire)
Les effets des messagers hormonaux sur le stress
Une seconde après la mise en garde stressante, la totalité du cerveau et le corps est en alerte rouge*.
L’adrénaline accélère le rythme cardiaque pour améliorer la circulation sanguine donc l’oxygénation des cellules. Elle dilate les pupilles, pour que la lumière pénètre davantage dans les yeux.
La noradrénaline concentre le sang dans les groupes musculaires prêts à agir ; elle dilate les bronchioles des poumons pour accroître les échanges d’oxygène, permettant de frapper ou crier plus fort…
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