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Coup du lapin : de quoi s’agit-il ?
Le « coup du lapin » est un traumatisme cervical résultant le plus souvent d’un brutal changement de vitesse (accélération, décélération). Plutôt que de parler de coup du lapin, les Anglo-Saxons préfèrent parler de traumatisme cervical en « coup de fouet » (whiplash).
Le plus souvent, le traumatisme cervical est mineur, sans lésion de la colonne vertébrale.
Une entorse cervicale, aux conséquences parfois graves, est cependant systématiquement recherchée.
Quels sont les risques et les enjeux sanitaires des traumatismes cervicaux ?
Les traumatismes cervicaux ou coups du lapin sont responsables de plaintes fréquentes après un accident de la circulation, même à faible vitesse. Douleurs, raideur cervicale peuvent devenir chroniques. C’est pour cette raison que le coup du lapin est un motif récurrent de plaintes et d’expertises dans des pays où le niveau de protection sociale et d’indemnisation est élevé.
Les enfants sont également concernés, avec 3,3 % des victimes d’accidents de la voie publique (passagers de voitures) présentant une ou plusieurs limitations suite au coup du lapin. (1)
Quels sont les mécanismes d’un coup du lapin ?
La principale cause de coup du lapin est un accident de voiture par choc arrière à faible allure. Le passager est poussé par le siège vers l’avant (flexion) puis il subit un retour brutal vers l’arrière avec hyperextension.
Si le passager est ceinturé, le thorax est retenu par la ceinture de sécurité ; de même, l’appui-tête limite l’extension du cou et donc le coup du lapin.
L’entorse cervicale grave est la complication la plus redoutée, car elle peut causer une paralysie par compression de la moelle épinière. Néanmoins, de telles lésions graves sont extrêmement rares et ne peuvent anatomiquement pas survenir en cas d’accident à faible allure avec un appui-tête pour retenir les mouvements.
Coup du lapin
Prévention
Comment se manifeste un traumatisme cervical ?
La douleur au cou ou cervicalgie est le signe constant après un coup du lapin. Cette douleur apparaît le plus souvent dans les premières heures après le traumatisme cervical et se situe au niveau du cou, du dos, des épaules et du bas du crâne (on parle d’irradiation de la douleur).
Les mouvements de la tête et du cou peuvent être limités lors de certaines positions.
Les maux de tête ou céphalées font souvent suite à la cervicalgie, et sont surtout localisés au niveau du bas du crâne ou sur une moitié du crâne.
D’autres sensations plus subjectives peuvent persister plusieurs semaines ou mois et sont souvent l’objet de plaintes chroniques des patients : malaises, sensations de déséquilibre, sensations vertigineuses, flou visuel… Des troubles intellectuels avec trous de mémoire et problèmes de concentration viennent compléter le tableau et handicaper le quotidien.
Avec quoi ne faut-il pas confondre un coup du lapin ?
Il ne faut pas confondre coup du lapin et entorse cervicale grave ou traumatisme cervical grave. Ces derniers surviennent à la suite de traumatismes violents (vitesse élevée, dégâts matériels importants, autres lésions…) n’ayant rien à voir avec le traumatisme mineur du coup du lapin.
Par ailleurs, les symptômes ressentis après un traumatisme cervical mineur ne doivent pas être trop vite rattachés au coup du lapin. Les maux de têtes peuvent correspondre à une névralgie d’Arnold (liée au stress), à une migraine ou une névralgie simple. Votre médecin établira un diagnostic en fonction de l’histoire de votre maladie.
Y a-t-il une prévention possible au coup du lapin ?
La première prévention repose sur des mesures de sécurité routière
: conduite vigilante, anticipation des situations… Tous les véhicules
sont désormais équipés d’appuie-têtes et de ceintures de sécurité qu’il
faut positionner correctement.
En cas de coup du lapin et une fois une lésion sous-jacente grave éliminée, il convient d’éviter que les douleurs ne deviennent chroniques.
Pour cela, il ne faut pas mettre au repos son cou ; ainsi, ne pas porter de collier cervical souple, éviter les massages ou l’application de chaleur mais privilégier au contraire un niveau habituel d’activité physique avec mobilisation.
Une approche psychologique et comportementale peut également être utile en cas de douleurs et de handicap chroniques.
Coup du lapin
Préparer sa consultation
Coup du lapin : à quel moment consulter ?
Le message clé est que toute douleur intense et prolongée avec limitation des mouvements de la tête dans toutes les directions doit conduire à une consultation médicale après immobilisation du cou.
L’apparition de troubles neurologiques comme une faiblesse dans un des membres ou des picotements doit également inciter à consulter ; votre médecin jugera de l’opportunité de réaliser des clichés radiologiques.
En cas de traumatisme violent (vitesse > 50 km/h), il est préférable de ne pas bouger et d’attendre les secours qui vous conduiront à l’hôpital pour des examens.
Le médecin reprécisera les circonstances de l’accident, les mécanismes et les symptômes.
L’examen clinique doit être complet, en particulier au niveau neurologique, pour mettre en évidence une anomalie. Dans le cadre du coup du lapin, l’examen est normal et seules une raideur cervicale et quelques zones douloureuses à la palpation attirent l’attention.
Des radiographies peuvent être prescrites pour dépister une lésion grave (entorse instable, fracture…). Elles ne sont pas systématiques, notamment si les douleurs sont isolées et le traumatisme mineur.
Les radiographies sont parfois complétées par des clichés en flexion/extension quelques jours plus tard, voire par un scanner ou IRM.
Le traitement des traumatismes cervicaux mineurs fait appel aux médicaments antidouleur, aux relaxants musculaires ou aux antiinflammatoires.
Les manipulations vertébrales sont contre-indiquées et le collier cervical souple semble inefficace d’après les études. De même, le repos est contre-productif ; il faut au contraire faire participer les muscles du cou activement.
Comment préparer ma prochaine consultation ?
Si certaines positions ou situations déclenchent les douleurs, il est fondamental de les repérer et d’en parler à votre médecin et/ou kinésithérapeute qui pourra vous proposer une rééducation adaptée. Il est impératif de ne pas tomber dans le cercle vicieux de la douleur chronique.
CATEGORIE : pathologies-et-symptomes