La cellulite infectieuse : de quoi s’agit-il ?

Sommaire

La cellulite infectieuse : de quoi s’agit-il ?

La cellulite infectieuse est une infection par des bactéries qui se propagent dans et sous la peau ; elle s’attaque aux tissus « mous », comme la peau elle-même, le tissu sous-cutané et les graisses sous-jacentes. Elle concerne aussi les espaces cellulaires entre les organes dans le corps : le médiastin par exemple (entre la peau, les poumons et le cœur). Elle survient souvent à partir d’une plaie ou d’un bouton mal traités, d’interventions médicochirurgicales et surtout dentaires mal encadrées. Les noms qu’on lui donne varient en fonction des localisations de l’infection.

 

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires de l’infection cutanée ?

Les risques sont l’extension incontrôlable de l’infection : localement dans le tissu cutané (la gangrène) et aux organes (la méningite), ou dans tout le corps par le sang (la septicémie). Le décès n’est pas rare malgré les progrès de la réanimation médicale : un malade sur sept en septicémie (chiffres InVeS publiés en 2005).
Les raisons de cette mortalité élevée sont multiples. Les bactéries ont une toxicité propre (comme le méningocoque) et résistent de plus en plus aux antibiotiques
(comme le staphylocoque). Ensuite, les personnes fragiles ou
temporairement fragilisées sont nombreuses : personnes âgées, enfants,
malades chroniques, malades déjà infectés (sida, paludisme)…

La cellulite infectieuse n’est pas contagieuse à distance dans la mesure où c’est une infection piégée dans le corps sous la peau, mais quand la peau se détériore les bactéries se montrent à l’air libre, prêtes à contaminer les imprudents. L’hygiène et la protection antibactérienne s’appliquent donc avec rigueur : lavage des mains et de tout ce qui entre en contact, port de gants et de masque, vêtements et effets personnels réservés et traités à part.

 

Quels sont les mécanismes de la cellulite infectieuse cutanée ?

Les bactéries
pullulent partout dans notre environnement, ainsi que sur et dans notre
corps. Ce parasitisme plus ou moins avantageux pour l’hôte que nous
sommes se loge au nez, aux oreilles, à la gorge, à l’ombilic, à la barbe et à toute pilosité en général. C’est la raison du rasage large et soigneux de la peau lors d’une intervention chirurgicale.
On risque une cellulite infectieuse dès que la barrière entre le monde extérieur et nous-mêmes est rompue (peau et muqueuses, mais aussi trachée et intestin). Cela survient lors d’une coupure, d’une plaie, de travaux de dentisterie, d’une intervention chirurgicale ou d’une morsure d’animal. Les germes inoculés diffèrent selon les circonstances, entraînant les différentes formes de cellulites.

Les streptocoques et les staphylocoques sont le plus souvent en cause.
L’introduction d’un streptocoque dit pyogène provoque un érysipèle : la
plus fréquente des cellulites cutanées. Les staphylocoques provoquent
des staphylococcies malignes de la face, très graves. Une souche très
agressive du streptocoque du groupe A provoque des cellulites
nécrosantes (ou fasciites nécrosantes) avec destruction des tissus.

L’agent du tétanos (Clostridium tetani) profite d’une simple lésion cutanée pour provoquer une maladie mortelle en l’absence de réanimation rapide. D’autres clostridies provoquent la gangrène.

Dans beaucoup de régions du monde (parmi les pays proches, surtout ceux du Maghreb, plus rarement la France), le germe de la maladie du charbon (Bacillus anthracis) est toujours présent sous forme de spores dans le sol. Utilisable comme arme bactériologique, ce germe provoque une lésion cutanée caractéristique (un anthrax charbonneux) et/ou une infection générale hautement mortelle.

Cellulite infectieuse
Prévention

omment se manifeste une cellulite cutanée à partir d’une plaie ?

La peau gonfle (œdème), devient rouge (ou rose), chaude et douloureuse autour de la plaie,
là où elle n’était pas blessée au départ. C’est l’équation
caractéristique en quatre points : rougeur, chaleur, douleur, gonflement
(tension de la peau).
Lorsque la cellulite s’étend, la peau perd sa souplesse et sa couleur devient jaune, verdâtre, blafarde ou encore violacée.
L’érysipèle
se manifeste par de larges plaques dures, rouge vif, tandis que la
cellulite nécrosante débute par un gonflement rouge très douloureux, qui
devient pourpre puis noir au fur et à mesure que les tissus meurent.

 

Un danger d’actualité : la cellulite de la face et du cou

Le
Pr Patrice Tran Ba Huy (chirurgien ORL, hôpital Lariboisière, Paris) a
lancé un cri d’alarme en octobre 2008 face aux cellulites nécrosantes
(qui détruisent les tissus et l’organisme) provoquées par les soins dentaires mal encadrés.
En constante augmentation (un ou deux cas par semaine dans les services spécialisés), ces
cellulites sont mortelles dans environ 10 % des cas. Elles causent une
fois sur deux des séquelles et des cicatrices monstrueuses et
définitives.

Les soins dentaires répandent des germes
de la bouche dans le cou et la face ; ils s’y multiplient de façon
fulminante si on prend des antiinflammatoires contre la douleur
(prescrits ou en automédication) sans couverture antibiotique appropriée.
Il
faut donc se renseigner auprès de son médecin pour avoir l’ordonnance
convenant à une intervention dentaire : contre la douleur et contre l’infection. La
règle est de ne jamais prendre seuls des antiinflammatoires et des
corticoïdes, et de consulter rapidement dans les 24 heures quand la
situation s’aggrave.

 

Avec quoi ne pas confondre une cellulite infectieuse ?

Il est rare qu’on confonde si l’on se tient aux quatre signes habituels (rougeur, chaleur, douleur, gonflement) ; mais une gale ou un eczéma peut faire hésiter au début, ainsi qu’un ulcère de jambe (qui a tendance à s’infecter très vite de toute façon).
Une infection
strictement localisée (pustule ou furoncle) n’est pas une cellulite
mais peut le devenir. Toute manipulation intempestive d’un furoncle peut
provoquer une cellulite.

 

Y a t-il une prévention possible de la cellulite infectieuse ?

Oui, par l’hygiène de la peau en général, le nettoyage soigneux des plaies, la bonne automédication qui ne favorise pas l’infection en général.
Une plaie doit être propre : nettoyez à l’eau potable et au savon, en frottant suffisamment. Le savonnage avec frottage décolle les bactéries, le rinçage les élimine. Assurez-vous que tout ce qui touche la plaie est aussi propre que possible. Séchez en tamponnant avec un mouchoir en papier propre que vous jetez à la poubelle, puis appliquez un antiseptique qui ne provoque pas d’allergie (gare aux antiseptiques iodés).
Gardez votre vaccination antitétanique à jour en procédant tous les 10 ans au rappel du vaccin.

 

omment se manifeste une cellulite cutanée à partir d’une plaie ?

La peau gonfle (œdème), devient rouge (ou rose), chaude et douloureuse autour de la plaie,
là où elle n’était pas blessée au départ. C’est l’équation
caractéristique en quatre points : rougeur, chaleur, douleur, gonflement
(tension de la peau).
Lorsque la cellulite s’étend, la peau perd sa souplesse et sa couleur devient jaune, verdâtre, blafarde ou encore violacée.
L’érysipèle
se manifeste par de larges plaques dures, rouge vif, tandis que la
cellulite nécrosante débute par un gonflement rouge très douloureux, qui
devient pourpre puis noir au fur et à mesure que les tissus meurent.

 

Un danger d’actualité : la cellulite de la face et du cou

Le
Pr Patrice Tran Ba Huy (chirurgien ORL, hôpital Lariboisière, Paris) a
lancé un cri d’alarme en octobre 2008 face aux cellulites nécrosantes
(qui détruisent les tissus et l’organisme) provoquées par les soins dentaires mal encadrés.
En constante augmentation (un ou deux cas par semaine dans les services spécialisés), ces
cellulites sont mortelles dans environ 10 % des cas. Elles causent une
fois sur deux des séquelles et des cicatrices monstrueuses et
définitives.

Les soins dentaires répandent des germes
de la bouche dans le cou et la face ; ils s’y multiplient de façon
fulminante si on prend des antiinflammatoires contre la douleur
(prescrits ou en automédication) sans couverture antibiotique appropriée.
Il
faut donc se renseigner auprès de son médecin pour avoir l’ordonnance
convenant à une intervention dentaire : contre la douleur et contre l’infection. La
règle est de ne jamais prendre seuls des antiinflammatoires et des
corticoïdes, et de consulter rapidement dans les 24 heures quand la
situation s’aggrave.

 

Avec quoi ne pas confondre une cellulite infectieuse ?

Il est rare qu’on confonde si l’on se tient aux quatre signes habituels (rougeur, chaleur, douleur, gonflement) ; mais une gale ou un eczéma peut faire hésiter au début, ainsi qu’un ulcère de jambe (qui a tendance à s’infecter très vite de toute façon).
Une infection
strictement localisée (pustule ou furoncle) n’est pas une cellulite
mais peut le devenir. Toute manipulation intempestive d’un furoncle peut
provoquer une cellulite.

 

Y a t-il une prévention possible de la cellulite infectieuse ?

Oui, par l’hygiène de la peau en général, le nettoyage soigneux des plaies, la bonne automédication qui ne favorise pas l’infection en général.
Une plaie doit être propre : nettoyez à l’eau potable et au savon, en frottant suffisamment. Le savonnage avec frottage décolle les bactéries, le rinçage les élimine. Assurez-vous que tout ce qui touche la plaie est aussi propre que possible. Séchez en tamponnant avec un mouchoir en papier propre que vous jetez à la poubelle, puis appliquez un antiseptique qui ne provoque pas d’allergie (gare aux antiseptiques iodés).
Gardez votre vaccination antitétanique à jour en procédant tous les 10 ans au rappel du vaccin.

 

Cellulite infectieuse
Préparer sa consultation

Cellulite infectieuse : à quel moment consulter ?

Consultez immédiatement un médecin en cas de morsure animale (serpent, chien, chat) ou humaine.
Consultez
de même quand une plaie est profonde, si elle reste ouverte ou si la
blessure se trouve en un endroit où la guérison est difficile :
articulation, tous les orifices (bouche, anus, œil par exemple).

Consultez aussi quand vous ne réussissez pas à bien nettoyer une plaie (gravier, verre).
Consultez sans attendre, dans les 24 heures, si la plaie devient douloureuse, si elle prend une couleur non habituelle.

 

Que fait le médecin ?

Il fait le point du danger infectieux. Il nettoie et propose un traitement : antiseptique local avec ou sans antibiotiques par la bouche, selon l’extension de l’infection et les germes probables.
Un nettoyage chirurgical est parfois nécessaire en plus d’une antibiothérapie générale. L’hospitalisation des personnes fragiles est souvent nécessaire en raison de la fulgurance infectieuse des germes chez elles.

Comment préparer la consultation avec le médecin ?

Notez les circonstances de la plaie : S’agit d’une coupure ? Avec quoi (animal, rosier, instrument) ? S’agit-il d’une piqûre d’insecte ?
Signalez vos maladies chroniques et leurs traitements,
qui peuvent favoriser la cellulite, comme les corticoïdes et les
antiinflammatoires, ainsi que votre éventuelle automédication.