Sommaire
Définition de la boulimie
La boulimie est un trouble du comportement alimentaire
qui consiste à ingérer hors des repas et au moins 2 fois par semaine
des quantités massives de nourriture dans un temps très court (en moins
de 2 heures) : les médecins parlent d’hyperphagie.
Elle
vise des aliments plutôt riches en calories (2000 à 5000 kcal) ou
bourratifs (pain, pâtes…). Il n’y a pas de faim préalable, ni de
rassasiement ou plaisir. L’ingurgitation se fait de manière compulsive (irrépressible). Plusieurs crises sont possibles dans une même journée.
Quels sont les enjeux sanitaires de la boulimie?
La boulimie
survient le plus souvent autour de 19 ans en moyenne et concerne
majoritairement des femmes. On estime à 2% la population féminine
occidentale touchée, soit plus de 230.000 Françaises. Cette proportion
est multipliée par 4, soit 8%, chez les adolescentes (Gasman et
Allilaire, Psychiatrie de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte,
2009).
Symptômes et conséquences de la boulimie
La boulimie s’accompagne de comportements compensatoires pour éviter la prise de poids :
– vomissements provoqués,
– jeûne avant la crise,
– exercices physiques intenses juste après,
– prise de médicaments tels que les laxatifs, les diurétiques et les anorexigènes.
Les vomissements provoqués pour contrer les effets de la crise boulimique exposent à une baisse du potassium sanguin, responsable de troubles du rythme cardiaques graves, comme la mort subite.
Une fois sur deux, la boulimie alterne avec l’anorexie. Nombre d’anorexiques souffrent à un moment ou à un autre de boulimie.
Un trouble du comportement alimentaire est rarement isolé, d’autres troubles mentaux l’accompagnent, qui ajoutent à la gravité.
Comme pour l’anorexie, l’anxiété et la dépression exposent à un risque suicidaire élevé. Les addictions sont présentes dans environ 30% des cas : abus d’alcool et de drogue, d’amphétamines et de tranquillisants.
Enfin elle expose à des troubles endocriniens (glandulaires) et biologiques.
Boulimie
Prévention
Quels sont les mécanismes de la boulimie ?
Comme l’anorexie, la boulimie est sous-tendue par une vulnérabilité génétique, dont l’exploration est en cours. L’héritabilité est élevée (environ 70% comme l’anorexie). Il y a des familles de boulimiques ; dans ces antécédents familiaux il y a aussi plus de troubles mentaux (dépression) et d’addictions (alcool, drogues).
On
ne sait pas pourquoi ni à quel moment une personnalité vulnérable entre
dans la maladie boulimique. Les facteurs environnementaux jouent là
leur rôle.
La vision psychiatrique
psychanalytique l’explique par un investissement affectif excessif des
préoccupations alimentaires. Mais aussi l’angoisse retournée contre
soi-même, la sensation de vide intérieur et le besoin de le remplir.
Comment reconnaître la boulimie ?
Tout comme l’anorexique, le boulimique attache beaucoup d’importance à son image. Il mange en cachette par dégoût et honte, le tout dans un contexte dépressif.
Souvent précédée par une angoisse, la boulimie survient souvent dans les moments de solitude et peut donc passer inaperçue, d’autant que le poids reste souvent normal.
- La boulimie avec vomissements
(ou frénésie alimentaire), où la boulimie s’accompagne d’une perte de
contrôle totale et d’un malaise physique et se termine par des
vomissements provoqués. - La boulimie sans vomissement (ou boulimie hyperphagique). Le poids est normal ou supérieur à la normale.
Certains signes sont dus aux vomissements provoqués comme l’érosion de l’émail dentaire, les caries, les ulcérations des gencives.
Bien sûr, les fluctuations fréquentes du poids sont suspectes comme le « poids yoyo ». Chez les femmes, l’aménorrhée (absence de règles) est très suspecte, comme dans l’anorexie qui est souvent contemporaine. D’autant plus si elle s’associe à un désinvestissement de l’amour et des relations sexuelles.
Y a-t-il une prévention possible ?
Pas pour l’instant. Mais on peut la dépister dès le début pour mieux la prendre en charge et éviter ou limiter ses dangers.
Boulimie
Préparer sa consultation
Dès qu’on constate des compulsions alimentaires (hyperphagies) incontrôlables ou un des signes cités à la question antérieure.
La discussion en confiance est indispensable, elle n’est jamais superflue avec les ados.
Comment préparer la consultation ?
Il faut noter dans un semainier l’ensemble des aliments consommés dans la semaine, l’heure et la durée des prises alimentaires. Les vomissements aussi.
Le médecin fait un bilan soigneux de l’état général (retentissement sur les organes). Il calcule l’indice de masse corporelle (IMC). Il évalue le caractère pathologique de la conduite alimentaire selon les critères précis de la maladie.
Le traitement de la boulimie
passe par une prise en charge dite « multidisciplinaire » car faisant
appel à la psychologie, à une consultation régulière avec un psychiatre et un nutritionniste.
Le recours aux thérapies comportementales et cognitives, à la relaxation et aux massages peut amener une amélioration.
Un traitement par antidépresseur et/ou anxiolytique peut s’avérer nécessaire en cas de syndrome dépressif marqué.