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Définition du mal des rayons
Le « mal des rayons » correspond aux effets biologiques des rayons utilisés lors de la radiothérapie. La radiothérapie fait appel aux rayons X, aux rayons gamma, aux électrons et autres sources pour détruire des cellules cancéreuses.
Les rayonnements, administrés à de fortes doses, détruisent les cellules cancéreuses
de la zone traitée mais aussi les cellules saines. La plupart des
cellules saines peuvent se réparer d’elles-mêmes après le traitement
mais parfois, les conséquences sont irréversibles et handicapantes. Tous
les organes peuvent être atteints par ce « mal des rayons » : on parle
alors de vessie radique, de poumon radique ou encore de rectite radique.
Risques du traitement par radithérapie
La pratique de la radiothérapie
est très encadrée sur le plan règlementaire (articles du Code de la
santé publique relatifs à la radioprotection des patients,
réglementation européenne…) (CSP articles R. 1333-55 à R. 1333-74
introduits par le décret n °2003-270 du 24 mars 2002).
Le nombre de traitements par radiothérapie est d’environ 200 000 en France chaque année et l’actualité récente en a montré les dangers potentiels.
Certaines conditions peuvent rendre les organes plus sensibles aux rayonnements et au « mal des rayons », notamment le diabète ou des affections héréditaires. Les enfants ou les personnes âgées sont également fragilisés.
À titre d’exemple, 75 % des malades traités par radiothérapie pelvienne présentent des effets secondaires pendant le traitement mais seulement moins de 20 % gardent des séquelles à long terme.
Effets secondaires de la radiothérapie (mal des rayons)
La radiothérapie détruit les cellules en endommageant l’ADN de leurs gènes : les cellules sont incapables de se développer et de se multiplier.
Il existe plusieurs effets secondaire:
Les effets secondaires dits déterministes ou obligatoires
Ils apparaissent
de façon certaine au-delà d’une dose seuil (la gravité augmente avec la
dose reçue). Par exemple, la radiodermite aiguë (atteinte de la peau)
survient dès 12 Gy (grays) chez les patients à peau claire.
Les effets secondaires dits stochastiques ou aléatoires
Ces effets sont beaucoup plus difficiles à prévoir.
Utilisation
d’énergies et de doses différentes, simulation, espacement des séances
sont autant de conditions pour épargner le mieux possible les organes ou
les tissus sains.
Mal des rayons
Prévention
Comment se manifeste un mal des rayons ?
Tous les organes peuvent être atteints par le « mal des rayons ». Les conséquences dépendent du caractère réversible ou non de l’atteinte et de la fonction de l’organe.
Par exemple, l’ovaire irradié est responsable de stérilité et de castration temporaire ou définitive, l’os d’un arrêt de croissance, les glandes salivaires de l’absence de salive temporaire (dose faible) ou définitive (dose forte).
Le poumon radique provoque une pneumopathie voire une insuffisance respiratoire. Les symptômes sont la toux, l’essoufflement, une fièvre modérée et une diminution de la fonction respiratoire. Les antibiotiques sont bien sûr inefficaces.
Le mal des rayons qui concerne le rectum s’appelle la rectite radique. Elle se manifeste par l’émission de sang rouge par l’anus avec anémie et carence en fer. Diarrhée, besoins pressants ou douleurs rectales accompagnent souvent les signes.
Avec quoi ne faut-il pas confondre le mal des rayons ?
Il ne faut pas confondre radiothérapie et imagerie médicale. Quand vous passez une radiographie ou un scanner, des rayonnements sont utilisés mais à très faibles doses, aucun risque donc de mal des rayons.
Il ne faut pas non plus attribuer tous les symptômes à la radiothérapie. Certains sont liés aux chimiothérapies, à la maladie causale (cancer) ou à toute autre maladie intercurrente (infection), qu’il convient de diagnostiquer et de traiter.
Y a-t-il une prévention possible au mal des rayons ?
La prévention du mal des rayons repose sur des mesures techniques mises en œuvre par l’équipe de radiothérapie : calcul de dose, limitation des périmètres d’irradiation, espacement des séances…
Pour les irradiations cervicales, les troubles de l’alimentation sont fréquents, nécessitant de surveiller la courbe de poids du patient et parfois de l’alimenter par microsonde, voire par les veines. Les médicaments antidouleurs et antiacides améliorent les symptômes qui sont transitoires ; les bains de bouche avec un anesthésique local sont parfois indiqués.
Pour le thorax, l’œsophage est souvent atteint, avec des difficultés d’alimentation : il faut alors fractionner le bol alimentaire (petites quantités en plusieurs fois, alimentation semi-liquide) et utiliser des anesthésiques locaux.
Pour la pneumopathie radique, des antibiotiques sont souvent prescrits même en l’absence de bactérie mais afin d’éviter une surinfection.
Pour la peau enfin, il est recommandé de ne pas utiliser de cosmétiques et de se laver au savon pur (Sunlight®).
Mal des rayons
Préparer sa consultation
Que fait le médecin face à un mal des rayons ?
L’oncologue radiothérapeute est le médecin spécialiste en radiothérapie.
Tout au long du traitement, une consultation hebdomadaire permet de
faire le point, notamment sur les effets secondaires. C’est ce
spécialiste qui calcule les doses avec le radiophysicien, qui procède à
des simulations et aux marquages (points de tatouage).
Après les séances, le suivi est coordonné par le médecin traitant.
Le diagnostic de complications radiques ou « mal des rayons
» repose sur l’interrogatoire (zone d’irradiation, délai, facteurs de
risque comme la dose, les associations de chimiothérapie…).
En
cas de pneumopathie radique suspectée, une radiographie thoracique et
un scanner seront proposés. Les corticoïdes sont généralement prescrits.
En cas de rectite radique, une rectoscopie ou une
coloscopie fait le diagnostic avec une muqueuse rectale rouge, des
vaisseaux sanguins dilatés ou des ulcérations. Le traitement
médicamenteux comporte des lavements de corticoïdes ou de dérivés
salicylés. L’application locale de formol et la coagulation par plasma
argon sont également des traitements possibles.
Comment préparer ma prochaine consultation ?
En
cas de perte de poids, des recalculs de doses sont parfois nécessaires.
Dans tous les cas, signalez tous les effets secondaires à votre
radiothérapeute et à votre médecin traitant.