Hypertrophie bénigne de la prostate

Sommaire

Définition de l’hypertrophie bénigne de la prostate

L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est une augmentation de taille, non cancéreuse, de la glande prostatique. L’HBP est aussi appelée adénome de la prostate.
La prostate
est une glande située sous la vessie, en avant du rectum. L’urètre, par
lequel les urines s’évacuent, la traverse ; en cas d’hypertrophie
bénigne de la prostate, l’urètre est comprimé et cela entraîne des troubles urinaires (troubles urinaires du bas appareil ou TUBA).

 

Risques et enjeux sanitaires de l’hypertrophie bénigne de la prostate

L’HBP est très fréquente chez les hommes de plus de 50 ans mais ne se manifeste pas toujours : on dit qu’elle est asymptomatique.
Selon les études, la fréquence des troubles urinaires est estimée
autour de 8 % chez les hommes entre 60 et 70 ans, de 15 % chez ceux
entre 70 et 80 ans et de 27 % au-delà. Ces chiffres sont probablement
largement sous-estimés puisqu’une part importante d’HBP ne se manifeste
pas.

 

Causes et mécanismes de l’hypertrophie bénigne de la prostate

Le tissu prostatique se développe vraisemblablement sous l’influence d’hormones à partir de la cinquantaine. La dihydroxytestostérone (DHT) est par exemple présente en quantité très élevée dans la prostate.
L’augmentation du volume de la prostate se fait sur plusieurs années et de manière progressive. L’HBP est donc un phénomène normal lié à l’âge.

Comment se manifeste l’HBP ?


L’augmentation de volume de la prostate peut rester asymptomatique longtemps voire à vie. De même, les symptômes varient spontanément selon des facteurs inconnus au cours du temps : ils peuvent s’améliorer ou s’aggraver sans prédiction d’évolution possible.
Les principaux symptômes concernent le stockage des urines
(mictions fréquentes, réveils la nuit pour uriner, impossibilité de
retarder la miction, sensation de vessie incomplètement vidée…) et la
vidange de la vessie (retard au démarrage pour uriner, jet faible ou
intermittent, mictions en deux temps…).
Quand l’augmentation de volume de la prostate est importante, une rétention aiguë d’urine peut survenir : l’incapacité à uriner entraîne une rétention douloureuse des urines à l’intérieur de la vessie.

 

Avec quoi ne faut-il pas confondre l’HBP ?

Il est important de consulter devant des symptômes urinaires car certains peuvent être causés par des maladies graves, comme un cancer de la prostate, une prostatite (infection de la prostate), un cancer de la vessie, des calculs urinaires… L’urologue est le médecin spécialisé dans les maladies des voies urinaires et de l’appareil reproducteur masculin.

 

Y a-t-il une prévention possible à l’HBP ?

Le développement de l’HBP ne peut être prévenu.
Néanmoins, certains symptômes peuvent être améliorés en limitant les
boissons et l’eau en soirée (pour éviter les levers nocturnes…) et les
épices et autres condiments (effet irritant).
Il est également souhaitable de vider sa vessie au maximum : prendre le temps et parfois uriner en position assise pour faciliter.

À quel moment consulter ?

Dès que des difficultés urinaires apparaissent, il est nécessaire de consulter.
Consulter tôt permet d’éliminer un autre diagnostic qui requiert un
traitement urgent, de soulager les symptômes et de ne pas attendre le
stade de complication (rétention aiguë d’urine par exemple).

 

Que fait le médecin ?

Le médecin fait le diagnostic positif d’HBP grâce à l’interrogatoire (âge, symptômes décrits, absence d’autre cause…) et au toucher rectal. Un examen complet
est par ailleurs réalisé à la recherche d’anomalies neurologiques ou de
symptômes extra-urologiques. La gêne liée aux troubles urinaires est
évaluée grâce à un questionnaire, de même que le retentissement sur la
qualité de vie.
Certains examens complémentaires sont recommandés, comme une prise de sang pour vérifier la fonction rénale, une analyse d’urines et/ou une échographie, une débitmétrie (mesure du débit urinaire) ou un bilan urologique plus complet.
Comme l’HBP n’augmente pas le risque de cancer de la prostate, le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique dosé dans le sang et augmenté en cas de cancer) n’a pas d’intérêt pour le diagnostic d’HBP.

En cas de doutes, d’autres examens seront proposés avec une consultation spécialisée avec un urologue.
Plusieurs
options de traitements sont possibles, de la simple surveillance au
traitement chirurgical en passant par les médicaments (médicaments qui
provoquent un relâchement du tissu musculaire prostatique ou médicaments qui diminuent le volume de la prostate).

 

Comment préparer ma prochaine consultation ?

En l’absence d’aggravation des symptômes ou de complications, une autosurveillance simple (évolution des symptômes et retentissement sur la qualité de vie) est proposée. Une consultation médicale une fois par an est suffisante.
Entre les consultations, ne pas prendre de médicaments sans signaler l’HBP ; certains (antihistaminiques, antispasmodiques, tranquillisants…) peuvent aggraver les troubles.