Définition de l’hépatite virale

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Définition de l’hépatite virale

 

Les hépatites virales sont des infections atteignant principalement le foie et provoquant des lésions inflammatoires.

Six virus sont responsables des hépatites : virus A, B, C, D, E et G. On parle d’hépatite « aiguë » lors de la phase d’invasion de l’organisme par le virus ; on parle d’hépatite « chronique » quand la maladie persiste au-delà de six mois après l’infection. Les hépatites B, C et D peuvent devenir des hépatites chroniques, ce qui en fait la dangerosité.

 

Risques et enjeux sanitaires d’une hépatite virale

Les trois hépatites virales les plus fréquentes en France sont les hépatites A, B et C. L’hépatite A est le plus souvent bénigne et guérit en 10 à 15 jours. En revanche, les hépatites B et C sont plus graves car elles peuvent devenir chroniques et dégénérer en cirrhose et cancer du foie.
280 000 personnes (soit 0,65 % de la population adulte) sont porteuses chroniques du virus de l’hépatite B. Pour l’hépatite C, 180 millions de personnes sont atteintes par le virus dans le monde, dont 500 000 à 650 000 en France.

 

Causes et symptômes d’une hépatite virale

 

Les hépatites sont transmises par des virus. Le virus de l’hépatite A (VHA) se transmet par voie digestive (orofécale) et touche essentiellement l’adulte jeune ou l’enfant. Il s’élimine par les selles et ne persiste jamais chroniquement dans l’organisme.
L’hépatite virale B est consécutive quant à elle à une infection par le virus de l’hépatite
B (VHB) ; sa transmission se fait par le contact avec des liquides
biologiques de personnes infectées (relations sexuelles non protégées,
piqûre ou coupure avec du sang, transmission pendant la grossesse…).

 

L’infection guérit spontanément dans la plupart des cas mais peut parfois rester dans l’organisme : les personnes atteintes sont alors porteuses du virus sans présenter de symptômes, d’autres présentent une hépatite chronique évolutive.

Le virus de l’hépatite C (VHC) est transmis par le sang, essentiellement par usage de drogues par voie intraveineuse. La guérison spontanée de l’hépatite C est rare (20 % des cas environ) et l’infection devient chronique chez la plupart des patients.

Comment se manifestent les hépatites virales ?

Les hépatites aiguës se manifestent par des symptômes qui sont communs à toutes les hépatites. Elles peuvent être tout d’abord asymptomatiques ; leur diagnostic ne sera fait qu’a posteriori sur des sérologies. Sinon fatigue, nausées, douleurs abdominales (sous les côtes à droite au niveau du foie) dominent. L’apparition d’urines foncées et d’une jaunisse sont caractéristiques des hépatites. Des formes très sévères pouvant même conduire à la transplantation du foie existent : il s’agit des hépatites fulminantes avec destruction rapide du foie.
Dans l’hépatite A, la maladie guérit spontanément sans risque de chronicité. Dans les hépatites B et C, l’évolution peut se faire vers la chronicité qui sera diagnostiquée par des prises de sang. Cirrhose et cancer du foie sont alors deux complications redoutables.

 

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Il ne faut tout d’abord pas confondre les virus des hépatites entre eux. L’hépatite A est une maladie bénigne qui ne présente pas le risque de devenir chronique.
Toutes les hépatites ne sont pas d’origine infectieuse et virale ; certaines atteintes du foie ont une cause médicamenteuse, alcoolique ou immunitaire.
Enfin, il ne faut pas confondre jaunisse et hépatite.
Une jaunisse traduit le mauvais fonctionnement du foie. D’autres
maladies en sont responsables comme les calculs biliaires, la maladie de
Gilbert (anomalie héréditaire) ou encore une anémie.

 

Y a-t-il une prévention possible ?

La prévention est essentielle et diffère selon les virus en cause.
Pour l’hépatite A, elle repose principalement sur les mesures d’hygiène
: lavage des mains, lavage des aliments, non-partage des couverts et
ustensiles… Une vaccination est recommandée chez le voyageur n’ayant pas
d’antécédent d’hépatite A (non immunisé) et se rendant dans des zones fortement contaminées.

Pour l’hépatite B, les moyens préventifs sont nombreux. Le port du préservatif
est essentiel lors de relations sexuelles avec un partenaire au statut
sérologique non connu ou positif ; le port de gants pour les
professionnels de santé est indispensable. Le dépistage de l’hépatite B est également obligatoire en cas de grossesse ou lors du don du sang.
La vaccination est proposée largement, pour les professionnels ou non professionnels. Seuls les antécédents de maladie neurologique type sclérose en plaque contre-indiquent cette vaccination.

Pour l’hépatite C enfin, le partage de matériels d’injection
chez les toxicomanes est à proscrire. Les contaminations
posttransfusionnelles sont désormais devenues exceptionnelles car tous
les dons de sang sont dépistés et traités.

À quel moment consulter ?

Toute fatigue, jaunisse ou persistance de symptômes non expliqués doit motiver une consultation médicale pour faire un diagnostic. Certaines formes d’hépatites
peuvent représenter de véritables urgences : le foie est détruit et ne
peut remplir ses fonctions. Des troubles de la coagulation et des
troubles de conscience (encéphalopathie) aboutissent au décès en quelques heures si aucun traitement n’est mis en place.
Le dépistage des hépatites B et C, même en l’absence de symptômes, est de toute façon important.

 

Que fait le médecin ?

Le médecin ne peut que suspecter une hépatite. Il recherchera des arguments en faveur d’un mode de contamination (usage de drogues, relations sexuelles…). L’examen clinique n’est pas spécifique des hépatites : en cas de douleurs abdominales, la palpation retrouvera une douleur dans le quadrant supérieur droit de l’abdomen ; des signes hémorragiques sont également dépistés et représentent un signe de gravité.

Le diagnostic est très souvent posé après une prise de sang qui révèle une élévation des enzymes du foie, les transaminases (jusqu’à 20 à 40 fois la normale). La coagulation est également testée et peut être effondrée en cas d’hépatite grave. L’examen clé est la sérologie des hépatites. Les anticorps contre les virus
A, B et C sont le plus souvent demandés. Ces anticorps nécessitent un
certain délai avant d’apparaître ; plusieurs prises de sang sont donc
parfois nécessaires.

En cas d’hépatite A, aucun suivi n’est en général requis. En revanche, en cas d’hépatite B ou C, des prises de sang régulières voire des examens comme une ponction biopsie du foie seront proposés pour vérifier que l’hépatite ne devient pas chronique et active. Dans ce cas, les traitements font appel à des antiviraux comme l’interféron par exemple.

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Même en l’absence de symptômes après une hépatite B ou C aiguë, il est indispensable de respecter les prises de sang prescrites. Seul un dépistage précoce et un traitement permettront d’éviter les complications redoutables.