Sommaire
Définition de la pneumonie
Les pneumonies ou pneumopathies infectieuses sont des infections du poumon
qui peuvent potentiellement être graves. Si elles surviennent dans le
cadre d’une hospitalisation, on parle de pneumonie nosocomiale ; sinon,
il s’agit de pneumonie communautaire. Les principaux germes
en cause sont le pneumocoque, l’Haemophilus ou le mycoplasme. Certaines
épidémies à légionelle peuvent avoir des conséquences redoutables chez
des sujets fragilisés.
Causes et risques de la pneumonie
20
% des pneumonies surviennent en l’absence de facteurs de risque. Les
facteurs de risque communément retrouvés sont l’âge (> 65 ans),
l’existence d’une maladie pulmonaire (bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), asthme, tabagisme), l’alcoolisme et les maladies chroniques (cœur, foie, rein, immunodépression).
La mortalité globale reste élevée et ne descend pas en dessous de 15 %.
Mécanisme de la pneumonie
Les germes pénètrent par voie aérienne
et se propagent le long de la trachée et des voies respiratoires. Tout
facteur gênant l’élimination des germes comme la bronchite chronique, le
tabagisme ou la mucoviscidose favorise la pneumonie.
De même, une altération des fonctions immunitaires (ablation de la rate, déficit héréditaire…) aggrave la pneumonie et son pronostic. 25 à 50 % des pneumonies infectieuses sont dus à un germe qui n’est jamais identifié.
Symptômes de la pneumonie
Les symptômes de la pneumonie se manifestent de manière variable en fonction de sa gravité et des germes en cause :
Classiquement,
une toux, des crachats parfois purulents ou sanglants apparaissent,
associés à une douleur dans le thorax et un essoufflement. Ce tableau
est franc et brutal avec certaines bactéries (pneumocoques).
Le syndrome infectieux est généralement important avec une fièvre élevée, des frissons et une sensation de malaise général.
Rapidement, le tableau peut s’aggraver et conduire à une infection généralisée et à une détresse respiratoire avec cyanose, asphyxie…
Avec quoi ne faut-il pas confondre ?
La
pneumonie est l’atteinte du poumon ; elle ne doit pas être confondue
avec l’atteinte des bronches qui sont chargées d’amener l’air aux
poumons. Ainsi, en cas d’inflammation des bronches ou bronchite, le tissu pulmonaire n’est pas touché. Les symptômes sont plus discrets (pas de douleur thoracique, fièvre moins élevée…).
D’autres
pneumonies peuvent avoir des causes non infectieuses. Par exemple
certaines formes d’allergies ou des médicaments provoquent aussi des
pneumopathies. Contrairement aux pneumonies infectieuses bactériennes,
aucun antibiotique n’est nécessaire.
Enfin les virus, notamment celui de la grippe, peuvent provoquer une pneumonie.
Y a-t-il une prévention possible ?
Des
mesures d’hygiène comme le port d’un masque en cas d’épisode infectieux
et le traitement précoce des affections favorisantes (bronchite…) sont des mesures de prévention relativement efficaces. La lutte contre le tabagisme est également utile pour prévenir les pneumonies et en limiter les conséquences.
Certaines vaccinations sont possibles chez les sujets âgés ou splénectomisés (ablation de la rate), en particulier contre le pneumocoque ou la grippe. En revanche, ces vaccins ne sont efficaces que contre certains germes ; ils ne garantissent donc pas totalement contre les pneumonies.
Toute douleur thoracique doit conduire à un examen clinique rapide. Elle peut traduire un problème cardiaque ou pulmonaire qu’il convient de diagnostiquer rapidement. En cas de signes de pneumonie, les antibiotiques doivent être débutés en urgence pour éviter une aggravation respiratoire et infectieuse (septicémie).
Le médecin confirme le diagnostic par l’interrogatoire et l’examen clinique. La palpation et l’auscultation au stéthoscope retrouvent une diminution des bruits respiratoires à l’endroit de la pneumonie. Il recherche une fièvre > 38,5 °C, une augmentation de la fréquence cardiaque (tachycardie) > 100/min, une augmentation de la fréquence respiratoire (polypnée) > 25/min et/ou une douleur thoracique.
Le diagnostic sera très souvent confirmé par la réalisation d’une radiographie pulmonaire
(face et profil, en position debout) : elle montre une image évocatrice
localisée et éventuellement des complications associées.
Aucun autre examen complémentaire n’est nécessaire à la phase initiale et en l’absence de signes de gravité. En cas de pneumonie grave, des prises de sang (hémocultures) et des examens (fibroscopie bronchique) visant à identifier les germes en cause seront réalisés, le plus souvent au cours d’une hospitalisation en urgence voire en réanimation.
Le traitement repose sur les antibiotiques. Il est souvent probabiliste, en ce sens qu’il est débuté avant tout résultat bactériologique ; il cible les principales bactéries en cause.
Médicaments contre la fièvre, oxygène, traitement des complications sont associés au cas par cas.
Comment préparer ma prochaine consultation ?
La baisse de la fièvre doit être rapide après la mise en route des antibiotiques. Ainsi, en l’absence de défervescence thermique à 48 heures ou en cas de réascension de la fièvre, il est nécessaire de consulter pour envisager un changement éventuel d’antibiotiques.