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Définition des hémorroïdes
Les hémorroïdes (ou la maladie hémorroïdaire) sont des affections anales liées à une dilatation des veines dans (on parle d’hémorroïdes internes) ou autour de l’anus (on parle d’hémorroïdes externes).
L’expression « avoir des hémorroïdes » est impropre puisque tout le monde a, anatomiquement, des hémorroïdes ; en cas de symptômes, il faudrait parler de « crise hémorroïdaire ». Les hémorroïdes internes (partie profonde de l’anus) sont violacées et ne sont pas visibles ; il faut un appareil (anuscope) pour les voir.
Risques et enjeux sanitaires des hémorroïdes
La maladie hémorroïdaire est une affection
courante chez l’adulte (une personne sur deux au cours de la vie),
responsable d’un nombre important de consultations médicales. La
fréquence est identique pour les deux sexes, mais les hommes semblent
s’en plaindre plus précocement. Cette fréquence augmente avec l’âge avec un maximum après 70 ans. Certains facteurs de risque ont été identifiés mais restent controversés : alcool, café, obésité…
Causes et mécanismes des hémarroïdes
Les hémorroïdes sont des vaisseaux normalement présents au niveau de l’anus. Anatomiquement, on distingue les hémorroïdes externes et les hémorroïdes internes, plus profondes.
La cause de la dilatation hémorroïdaire est encore imprécise. Les hémorroïdes apparaissent souvent à la faveur d’une augmentation de la pression abdominale (constipation…) qui gênerait le retour veineux et entraînerait une dilatation veineuse. En fait, plusieurs facteurs sont probablement associés, comme un relâchement des tissus de soutien lié à l’âge et/ou un terrain favorisant.
Symptômes et signes des hémorroïdes
La sortie des hémorroïdes à l’extérieur de l’anus entraîne des symptômes de gêne, démangeaisons, douleurs et saignements appelés rectorragies. Ces saignements sont liés à l’érosion des paquets hémorroïdaires ; le sang est rouge, survenant en fin de défécation (il tâche le papier toilette, éclabousse la cuvette…).
Une complication locale possible est la formation d’un caillot provoquant une thrombose hémorroïdaire
externe le plus souvent. On note alors une tuméfaction bleutée, avec
une douleur plus ou moins intense jusqu’à l’élimination du caillot de
sang.
L’autre complication est liée à la perte de sang et de fer, pouvant aboutir dans les cas extrêmes à une anémie par manque de fer (ferriprive).
Avec quoi ne faut-il pas confondre ?
Les rectorragies ne doivent pas toujours être attribuées aux hémorroïdes. D’autres maladies comme des tumeurs doivent d’abord être éliminées devant un saignement.
Par
ailleurs, fissure anale, ulcérations thermométriques, maladies
inflammatoires du tube digestif (colites, rectites…) peuvent aussi
donner des saignements et douleurs. Leurs traitements sont spécifiques.
Y a-t-il une prévention possible ?
Il
n’existe pas de mesures préventives permettant d’éviter totalement les
crises hémorroïdaires. Une hygiène locale, sans excès, et une activité
physique pour lutter contre la sédentarité sont recommandées.
La lutte contre la constipation
est un axe du traitement avec utilisation de mucilage et/ou
augmentation de la ration quotidienne en fibres alimentaires. Les
aliments à consommer sont le pain complet, les fruits et légumes frais,
les légumineuses (lentilles, pois cassés), les céréales (avoine, son,
blé).
L’alcool et les épices sont de bons facteurs favorisants de même que les stations assises prolongées : lorsqu’on est sujet aux hémorroïdes, mieux vaut les éviter.
L’application de pommades peut également soulager les symptômes.
L’apparition d’un saignement par l’anus doit aboutir à une consultation médicale en urgence
pour éliminer une hémorragie digestive et/ou une tumeur. Si besoin, une
exploration grâce à une coloscopie permettra de visualiser les causes
possibles et d’effectuer des prélèvements.
Le médecin pose le diagnostic par l’interrogatoire et l’examen clinique. Ce dernier comporte un examen de l’anus et, si possible, un toucher rectal.
Le médecin traitant pourra vous adresser à un confrère spécialiste (proctologue, gastroentérologue)
pour des examens complémentaires : l’anuscopie explore l’anus, la
rectosigmoïdoscopie remonte dans le tube digestif (rectum, sigmoïde) et
la coloscopie visualise la quasi-intégralité. Une prise de sang permettra éventuellement de vérifier l’absence d’anémie.
Les traitements proposés pour les hémorroïdes sont de trois types : médical, instrumental et chirurgical. L’efficacité des médicaments veinotoniques est controversée ; la correction des troubles du transit (lutte contre la constipation ou la diarrhée) est en revanche unanimement reconnue.
Les médicaments contre la douleur (antalgiques) sont efficaces sur les douleurs de la thrombose hémorroïdaire externe et interne, de même que les antiinflammatoires non stéroïdiens.
Les techniques instrumentales (coagulation) voire chirurgicales sont réservées aux échecs du traitement médical.
En cas de thrombose, l’incision sous anesthésie locale soulage les symptômes.
Comment préparer ma prochaine consultation ?
Repérer les facteurs qui déclenchent ou soulagent les crises permet de mettre en place des stratégies thérapeutiques adaptées. Par ailleurs, les hémorroïdes peuvent se manifester sous forme de prolapsus (extériorisation) intermittents : notez la fréquence de ces prolapsus.