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Définition du glaucome
Le glaucome correspond à une augmentation de la pression oculaire à l’intérieur de l’œil, par excès et/ou rétention excessive de l’humeur aqueuse.
On distingue les glaucomes aigus, survenant brutalement, des glaucomes chroniques (80% des cas) progressant insidieusement.
Le glaucome est dit « à angle fermé » quand l’angle entre l’iris et la cornée est très étroit, et « à angle ouvert » quand aucune fermeture de l’angle n’est observée.
Risques et conséquences du glaucome
Glaucome chronique
Le glaucome chronique à angle ouvert se voit à tous les âges, mais il est plus fréquent après 40 ans.
Il est souhaitable d’en faire un dépistage systématique à partir de 70 ans, car il constitue la seconde cause de cécité dans les pays développés, après la dégénérescence maculaire liée à l’âge. 10% des déficiences visuelles mondiales sont dues au glaucome selon l’OMS (Plan d’action contre la cécité, 2006-2011).
D’après la Société française d’Ophtalmologie (SFO), le glaucome chronique
toucherait environ un million de Français A la conférence de presse de
son congrès 2011, la SFO évoque jusqu’à un million de personnes
atteintes mais ignorant leur maladie.
Le danger du glaucome est l’altération de la vue jusqu’à la cécité totale si rien n’est fait. La baisse de l’acuité visuelle signale une forme avancée de glaucome qui ne doit plus se voir avec une prise en charge correcte.
Glaucome aigu
La forme aiguë est une urgence : un glaucome aigu peut rendre aveugle en 48 heures par compression de la papille, zone de la rétine où émerge le nerf optique et les vaisseaux sanguins.
Lors du glaucome chronique, la compression lente de la papille rétrécit progressivement le champ visuel (vision périphérique d’abord) puis l’acuité visuelle centrale (capacité à distinguer deux points lorsqu’on regarde droit devant soi).
Causes et origines du glaucome
L’humeur aqueuse est un liquide sécrété dans l’œil par une zone particulière appelée « corps ciliaire », située en périphérie du cristallin. Elle s’écoule normalement par résorption dans le trabéculum situé à l’angle irido-cornéen (entre l’iris et la cornée). Plusieurs circonstances peuvent freiner, voire bloquer, cette résorption. Comme la production d’humeur aqueuse ne s’arrête pas pour autant, la pression augmente, plus ou moins vite selon la nature de l’obstacle.
La vieillesse altère le trabéculum, qui résorbe moins vite l’humeur aqueuse.
La
forme de l’œil influe sur l’anatomie de l’angle irido-cornéen. L’œil
très myope ferme l’angle irido-cornéen, ce qui peut bloquer le passage
de l’humeur aqueuse alors que le trabéculum est « normal ». L’ajout d’autres facteurs favorisant la fermeture de l’angle peuvent provoquer un glaucome aigu par fermeture de l’angle.
Parmi ces facteurs se trouve la dilalation de la pupille (ouverture de l’iris) par médicaments et stupéfiants, par déséquilibre neuro-végétatif. Telle l’hypertonie parasympathique à l’obscurité, au froid, à la douleur, au stress ou aux fortes émotions. Les traumatismes ou les inflammations oculaires peuvent aussi fermer l’angle irido-cornéen.
Enfin, la présence de maladies chronique altérant les artères de la rétine (essentiellement le diabète
et/ou l’hypertension artérielle) rendent la papille très sensible à la
moindre hypertension intra-oculaire. On fait donc beaucoup plus
facilement un glaucome aigu lorsqu’on souffre déjà d’un glaucome chronique, particulièrement s’il est méconnu, et lorsqu’on souffre d’un diabète ou d’une hypertension artérielle.
10% des glaucomes sont dits à « angle fermé » ; il s’agit le plus souvent d’une anomalie anatomique héréditaire. Tous les autres glaucomes sont dits à « angle ouvert » : la résorption de l’humeur aqueuse est seule en cause, sans anomalies de l’angle.
Symptômes et signes du glaucome
Lorsqu’il est chronique, le glaucome s’installe de façon silencieuse et peut ne se manifester que par un flou visuel et une réduction du champ visuel. C’est la surveillance régulière de la vision et de la tension oculaire qui permet de le dépister.
Lors d’un glaucome aigu, l’œil devient brutalement douloureux (mais pas toujours), très rouge (les vaisseaux se dilatent), et dur. La vision est floue et ne se corrige pas avec des lunettes ou une loupe. Une mydriase (élargissement constant de la pupille) est souvent présente. D’autres symptômes doivent alerter, comme des maux de tête, des nausées, voire un malaise généralisé.
Y a-t-il une prévention possible du glaucome ?
Oui, par le dépistage précoce des facteurs de glaucome,
en particulier l’avance en âge. Il faut consulter un ophtalmologue
régulièrement dès l’âge de 40 ans, a fortiori lorsqu’un des parents
souffre déjà de glaucome.
Bien entendu, il faut éviter autant que possible les situations qui exposent à l’hypertonie
parasympathique : obscurité, froid, émotions, café, douleur, stress,
tabagisme, certains médicaments comme les antihistaminiques, les
neuroleptiques et les antispasmodiques.
Il est recommandé d’éviter
le café qui augmente la pression intra-oculaire ainsi que le tabac. En
revanche, l’abus de télévision, le port de lentilles, la lecture ou le
travail sur ordinateur ne sont pas des risques suffisants en soi.
Quand consulter le médecin ?
Systématiquement par des bilans ophtalmologiques réguliers pour éviter une situation d’urgence, très dangereuse pour la vue.
En urgence lorsque des signes de glaucome aigu apparaissent : œil rouge, dur à la palpation paupière fermée, vomissements, maux de tête, flou visuel non corrigeable.
Comment préparer ma consultation ?
Il faut se présenter avec l’ordonnance récapitulative de tous ses traitements car certains favorisent le glaucome.
Que fait le médecin ?
Le
médecin généraliste évoque le diagnostic à l’examen et oriente en
urgence vers un ophtalmologiste en ville ou à l’hôpital s’il s’agit d’un
glaucome aigu. Il fait de même pour un glaucome chronique mais la consultation peut ne pas intervenir dans les deux heures.
Il peut prescrire d’emblée des collyres adaptés qui réduiront la pression d’abord en vidant l’humeur aqueuse et puis en fermant la pupille,
ce qui libère l’angle irido-cornéen. Il s’agit des bêta bloquants,
myotiques, adrénaliniques, inhibiteurs de l’anhydrase carbonique,
dérivés de la clonidine et des prostaglandines.
La mesure en urgence de la pression oculaire (tonométrie) et l’examen du fond d’œil, pratiqués chez un ophtalmologue en ville ou à l’hôpital, confirment le diagnostic de glaucome. S’y ajoutent la gonioscopie et l’exploration du champ visuel qui évaluent ses causes et ses conséquences oculaires.
Selon l’importance du glaucome
ou en cas d’inefficacité des traitements par collyres, une intervention
chirurgicale avec ou sans laser peut s’avérer nécessaire.