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Définition de la fracture d’un os
Une fracture est définie par la rupture de continuité ou cassure d’un os du corps humain. On distingue les fractures fermées (sans plaie) des fractures ouvertes (avec plaie et risque d’infection).
Tous les os peuvent être concernés, à tous les âges de la vie. Le
mécanisme du traumatisme causal détermine le type de fracture : tassement, arrachement osseux en cas de lésion ligamentaire, fracture engrenée du col du fémur par exemple…
Il existe trois types de fractures:
La fracture osseuse
Elle est le plus souvent due à un traumatisme suite à une chute ou un coup, mais un traumatisme indirect est également possible (torsion excessive de la jambe). Chez les enfants, l’os peut être incomplètement fracturé (une des faces de l’os restant intacte) : on parle de fractures en « bois vert ».
La fracture de fatigue
Elle se produit en cas d’efforts répétés imposés à un os (sportifs avec entraînement excessif).
La fractures dites pathologiques
Elle
survient en l’absence de traumatisme ou à la faveur d’un coup minime ;
elles révèlent le plus souvent un os déjà fragilisé (tumeur…).
Risques et enjeux sanitaires des fractures
Tous les os peuvent être atteints, mais certaines fractures sont plus fréquentes en fonction de l’âge et de la localisation. La fracture du poignet est la fracture la plus fréquente chez l’enfant (20 à 35 % des fractures). Le tassement est caractéristique des vertèbres et survient principalement en cas d’ostéoporose. De même, la fracture du col du fémur survient de manière privilégiée chez la personne âgée.
Des facteurs de risque de fracture sont maintenant identifiés : antécédent personnel
de fracture par fragilité, âge > 60 ans, corticoïdes, antécédent de
fracture de l’extrémité supérieure du fémur chez un parent au premier
degré, indice de masse corporelle (poids/taille au carré) < 19, ménopause précoce (avant 40 ans), tabagisme, alcoolisme, baisse de l’acuité visuelle et troubles neuromusculaires et orthopédiques.
Causes et traitements des fractures
Une fracture survient le plus souvent après un traumatisme, plus ou moins violent pour briser l’os. Plus la densité osseuse est importante, plus la violence du choc
devra être importante. Par exemple, l’os du petit enfant est
mécaniquement moins résistant que celui de l’adulte et se fracture donc
plus facilement.
Dans les fractures fermées, la peau est intacte ; dans les fractures ouvertes, les fragments osseux percent la peau avec un risque infectieux important.
Les fragments osseux
peuvent être déplacés ou non ; dans ce dernier cas, une simple
immobilisation plus ou moins longue (plâtre, résine…) suffira à une
consolidation, avec formation d’un cal qui va recouvrir et solidifier l’os fracturé.
Comment cela se manifeste-t-il ?
Les fractures des os ou des articulations sont fréquentes et peuvent toucher les membres supérieurs, les membres inférieurs, la tête, la nuque ou le dos. La victime se plaint généralement d’une douleur
vive, de la difficulté ou de l’impossibilité de bouger, et la zone
atteinte présente souvent un gonflement et/ou une déformation visible.
En cas de tassement, le plus souvent vertébral, la douleur est située dans le dos mais aucune déformation n’est visible.
En cas de fracture ouverte, le fragment osseux crée une plaie avec un risque d’hémorragie.
La fracture
des os propres du nez est une fracture du cartilage nasal. Elle se
manifeste par une déformation de la cloison nasale et le plus souvent un
saignement de nez (ou épistaxis).
Avec quoi ne faut-il pas confondre ?
Il ne faut pas confondre les fractures osseuses avec d’autres fractures comme la fracture d’un organe plein (rate, foie…) par exemple. Un traumatisme
abdominal violent peut en effet venir briser la rate ou le foie avec un
risque d’hémorragie interne. En cas de choc avec de vives douleurs abdominales ou une sensation de malaise, une consultation en urgence s’impose.
Par ailleurs, il ne faut pas confondre entorse ou foulure, qui concernent les articulations et les ligaments. Parfois, seule la radiographie permettra d’éliminer une fracture osseuse.
Y a-t-il une prévention possible ?
La prudence, une bonne préparation physique et un échauffement correct sont des gages de sécurité pour prévenir les fractures.
Certains
équipements comme genouillère, protège-tibia ou casque permettent de
limiter les conséquences des traumatismes directs. Ils sont
particulièrement recommandés chez les enfants lors des activités à
risque.
L’alimentation doit être équilibrée, pour éviter un
surpoids mais aussi lutter contre les carences (carence en calcium et/ou
en vitamine D). Le tabac et l’alcool sont deux ennemis des os et le
sevrage est recommandé. En cas de déminéralisation prouvée à
l’ostéodensitométrie (ostéoporose)
un traitement peut être proposé chez les femmes ménopausées, et des
médicaments luttant contre la destruction osseuse sont disponibles pour
tous.
En cas de fracture
suspectée, il faut appeler les secours et ne pas mobiliser la zone
atteinte. Si le blessé a fait une chute, est étendu sur le sol et se
plaint du dos, de la nuque et/ou de la tête, immobiliser la tête en la
maintenant en permanence dans l’attente des secours.
Interrogatoire (antécédents, facteurs de risque de fracture,
mécanisme et violence du traumatisme) et examen clinique (palpation des
reliefs osseux, mobilisation et tests cliniques) permettent de
suspecter la fracture et de poser l’indication d’une radiographie. Une déformation ou un point douloureux sont très évocateurs d’une fracture ou d’un arrachement osseux, mais seules les radiographies confirment ou infirment le diagnostic. Les radiographies
simples sont le plus souvent suffisantes pour diagnostiquer une
fracture d’un membre ou du nez. En revanche, les tassements ou les
fractures complexes nécessitent parfois d’autres examens pour préciser
l’étendue et les conséquences de l’os brisé. À titre d’exemple, une IRM
pourra préciser une compression neurologique éventuelle en cas de
tassement.
Le traitement de toutes les fractures est l’immobilisation, qui aide à lutter contre la douleur
et permet la consolidation. Les fractures complexes (du fémur,
ouvertes…) ou déplacées nécessitent une intervention chirurgicale par un
chirurgien orthopédiste. Il existe plusieurs techniques, sous
anesthésie générale ou locorégionale, comme l’embrochage, le vissage
avec des broches ou encore des fixateurs externes. Pour les autres
fractures, les méthodes dites conservatrices sont préférées, avec
immobilisation plâtrée avec ou sans réduction, voire traction continue.
Pour les fractures ouvertes, y compris la fracture du nez avec saignement, un traitement antibiotique précoce prévient le risque d’infection.
Comment préparer ma prochaine consultation ?
En cas d’immobilisation plâtrée, toute douleur
devra être signalée au médecin pour vérifier que le plâtre n’est pas
trop serré et ne gêne pas la circulation (on parle de syndrome des loges
avec douleurs, engourdissement…). Si un traitement anticoagulant est
prescrit (piqûres), il faut le suivre précautionneusement pour prévenir
les phlébites, et faire les prises de sang nécessaires à la surveillance
de ce traitement.
Les plaies et sutures devront être
surveillées ; si elles deviennent rouges, inflammatoires avec de la
fièvre, une consultation s’impose rapidement.