L’idée de reconnaître des maladies à l’odeur n’est
pas forcément prise au sérieux. Pourtant, les études convaincantes
s’accumulent. Ces dernières années, la littérature scientifique a fourni
des résultats forts prometteurs dans le diagnostic
de maladies infectieuses, neurologiques, ou encore des cancers. Ces
analyses sont réalisées à partir de prélèvements de patients comme leur
haleine, leur sueur, leur urine, ou encore des cultures de cellules.
On utilise parfois des animaux à l’odorat sensible
comme les chiens ou les rats. Mais le plus souvent, ce sont des capteurs
électroniques qui servent à l’examen des molécules odorantes. Avec des
résultats plutôt fiables, du moins en laboratoire.
Ces pratiques avaient jusqu’à maintenant suscité
l’intérêt d’un cercle restreint de scientifiques et de médecins. Mais
l’article publié en début d’année par Morad Nakhleh, chercheur à
Technion (Israel Institute of Technology) à Haïfa, et
ses collègues, pourrait bien accélérer les applications en médecine.
Pour la première fois en effet, une collaboration internationale a réuni
sur ce sujet 14 laboratoires dont, en France, l’unité Inserm
Hypertension artérielle pulmonaire dirigée par le Pr
Marc Humbert, de l’université Paris Sud. Ce collectif a travaillé à la
validation du diagnostic olfactif de 17 pathologies majeures comme la
maladie de Crohn ou le cancer des ovaires (voir la liste complète dans
le tableau 1 de l’article) par des « nez » électroniques.