Les erreurs de diagnostic (diagnostic raté, tardif ou faux)
sont-elles fréquentes ou rarissimes ? Une étude américaine publiée par le Journal of the American Medical Association Internal Medecine les évaluent à 1 pour 1000 consultations ce qui pour être peu fréquent
n’est pas négligeable. Si ces chiffres étaient extrapolables à la France, l’erreur
de diagnostic plus ou moins grave concernerait donc potentiellement chaque
année 400 000 à 500 000 personnes. Pour déceler les erreurs, les
auteurs ont analysés les cas où les patients revenaient dans les 15 jours
suivant une première consultation et non les plaintes déposées qui minimisent les évaluations. Sur les 50 000 patients concernés, les auteurs ont décelé et analysé 190 cas d’erreurs possibles
dont, après examen, 68 était des erreurs avérées. Elles concernaient par ordre d’importance
décroissante des pneumonies (6,7%), des crises cardiaques (5,7%) des problèmes
rénaux (5,3%), des cancers (5,3%), des infections urinaires (4,8%). C’est l’examen
clinique insuffisant qui en était la première cause. Sur la base des autopsies,
il y aurait entre 40 000 et 80 000 morts par an dans les hôpitaux
américains du fait des erreurs de diagnostics. Transposée à la France, cela
donnerait entre 10 000 et 20 000 décès. La raison est évidemment que
la médecine est un art difficile. Une
étude publiée dans la revue Artificial Intelligence in Medicine suggère que les
systèmes d’intelligence artificielle appliqués au diagnostic médical amélioreraient
le coût et la qualité des soins de santé. Les chercheurs de l’Université
Indiana estiment que le délai d’application aux soins des nouvelles
connaissances médicales se situe entre 13 et 17 ans. Pour pallier ce problème,
ils ont développé un système d’intelligence artificielle basé sur des modèles
d’apprentissage automatique, puis l’ont testé en accédant aux données cliniques
de 6 700 personnes ayant reçu un diagnostic de dépression majeure. 65 à 70 % des patients présentaient également des problèmes de santé
chroniques comme un diabète, une hypertension et des maladies
cardiovasculaires. La performance du diagnostic des médecins a été comparée à
celles du système d’intelligence artificielle chez 500 personnes choisies au
hasard. Les modèles informatiques ont permis d’obtenir une qualité de soins
supérieure de 35 % pour un coût moindre. Vous avez été victime vous-même d’une erreur de diagnostic? Pourquoi ne pas évaluer le médecin qui en a été responsable sur Les Bons Choix Santé ?