La postcure : de quoi s’agit-il ?
La postcure est proposée après le sevrage de l’alcool — phase de désintoxication
qui a pu être effectuée en ambulatoire ou à l’hôpital en raison de
troubles anxieux et dépressifs importants, d’autres intoxications
associées (telles que drogues, médicaments) ou si la rupture était
nécessaire avec le milieu familial.
La postcure
est une phase de transition d’un mois et plus, qui permet de consolider
la phase de désintoxication avec l’aide des différents professionnels de
santé disponibles et à l’écoute (médecins, psychologues,
psychothérapeutes, ergothérapeutes, alcoologues…).
La postcure vise à consolider le maintien de l’abstinence réalisée pendant le sevrage, afin de prévenir le risque de rechute.
L’abstinence
doit être complète et durable chez une personne qui a été
alcoolodépendante, sous peine de retomber très vite dans le processus de
dépendance à l’alcool, les personnes alcoolodépendantes n’ayant pas la capacité de gérer leur consommation d’alcool comme les personnes non alcoolodépendantes.
Quels sont les objectifs principaux de la postcure ?
La postcure ne peut être réalisée sans aide sous peine de rechute rapide.
Elle peut s’effectuer dans le cadre :
– d’un centre de postcure ;
– de consultations régulières dans un centre d’alcoologie ;
– d’un soutien régulier auprès de psychologues, médecins, psychothérapeutes ;
– de la participation à des groupes de thérapie comportementale.
Qu’il s’agisse d’une prise en charge dans un centre de postcure,
de consultations régulières dans un centre d’alcoologie, de la
participation à un groupe de soutien « anti-rechutes », l’objectif est
d’aider les personnes alcoolodépendantes à préserver leur motivation, à
résister à la tentation de l’alcool, à mieux gérer les émotions, les
angoisses et les fragilités…
Les thérapies dites « comportementales et cognitives » utilisent plusieurs approches visant :
– à gérer les envies d’alcool et les situations à risque ;
– à élaborer des stratégies pour résister ;
– à gérer les sentiments d’irritabilité, voire les crises de colère ;
– et à rétablir une stratégie d’urgence en cas de récidive.
Les associations d’anciens buveurs sont également d’un grand soutien dans la poursuite de l’abstinence.
Elles
ont des fonctionnements variables selon l’association, mais leur
objectif reste le même : transmettre l’expérience des anciens buveurs
qui « s’en sont sortis ». Cette expérience constitue un solide repère
dans le projet d’abstinence pour ceux qui sont encore en situation de grande fragilité par rapport à l’alcool.
Quelle est la place des médicaments en postcure ?
Le maintien de l’abstinence
peut être soutenu à l’aide de certains médicaments, grâce aux progrès
réalisés en neuro-imagerie, neurobiologie et neuropsychologie.
Ces progrès ont permis de mieux comprendre le fonctionnement de la dépendance (rôle de certains neuromédiateurs dans le processus de dépendance), et deux médicaments sont utilisés :
–
un médicament qui corrige de façon spécifique le déséquilibre
neurobiologique observé dans la dépendance alcoolique (acamprosate) ;
– un autre médicament (topiramate), qui facilite la réduction de la consommation d’alcool et augmente les chances de devenir abstinent.