Sommaire
Abdominoplastie : de quoi parle-t-on ?
L’abdominoplastie ou plastie abdominale permet de corriger un ventre dystrophique, c’est-à-dire dont la forme est altérée. Trois types d’excès sont en cause : l’excès de graisse (retiré par une liposuccion), l’excès de peau abdominale (le « tablier » abdominal est retiré et la peau retendue) et l’affaissement des muscles du ventre.
Lorsque se combinent un excès de peau et l’affaissement des muscles, on
ajoute à la plastie abdominale, une cure d’éventration (les médecins
parlent de « diastasis des muscles droits »).
L’abdominoplastie standard consiste à réséquer la paroi en découpant un lambeau de peau en forme de croissant sous l’ombilic.
Le lambeau supérieur est abaissé et suturé au ras des poils pubiens ;
l’ombilic est remis en bonne position. La cicatrice se situe autour de
l’ombilic et au ras du pubis, concave vers le haut pour respecter les
plis naturels.
Quels sont les usages (indications) de l’abdominoplastie ?
On peut proposer la plastie abdominale suite à une grossesse ou à un amaigrissement,
et chaque fois qu’il existe des lésions et une distension importante de
la peau (plis recouvrant le pubis). En dehors de ces raisons
esthétiques, une abdominoplastie à visée préventive consiste à opérer
des femmes autour de la cinquantaine avec un léger surpoids
concentré au ventre qui s’aggravera inéluctablement avec l’âge. Une
plastie abdominale permet alors de réduire la prise de poids dans cette
région en prélevant une partie du stock de cellules graisseuses (adipocytes).
Comment se déroule l’abdominoplastie ?
Avant l’intervention, deux consultations de chirurgie espacées de 15 jours minimum sont obligatoires, ainsi qu’une visite de l’anesthésiste (72 heures avant au minimum).
Trois consignes médicales sont à respecter : l’arrêt du tabac les deux mois précédents pour réduire le risque de nécrose des tissus cicatriciels ; l’arrêt d’aspirine, d’antiinflammatoires ou d’anticoagulants oraux 15 jours avant pour limiter le risque d’hémorragie ; éventuellement l’interruption de la contraception orale le mois précédent (autre contraception temporaire) pour limiter le risque thromboembolique.
L’intervention se déroule toujours sous anesthésie générale.
Elle dure entre 2 à 4 heures suivant l’importance de la plastie
abdominale, avec 1 à 3 jours d’hospitalisation. Huit à 15 jours d’arrêt
de travail sont recommandés.
pendant quelques jours à quelques semaines. Le pansement est retiré le
second jour, remplacé par une gaine de maintien haute, à porter 24
heures/24 pendant 1 à 2 mois. Les fils sont retirés entre 10 et 15 jours
après l’intervention, en une ou plusieurs fois. Tout effort musculaire
abdominal (en particulier le port de charge) est interdit pendant 2
mois. La surveillance postchirurgicale consiste en quatre consultations, à 1, 3, 6 mois et 1 an. Six à 12 mois sont nécessaires pour juger le résultat définitif.
Abdominoplastie – Informations pratiques
Quels sont les risques et inconvénients de l’abdominoplastie ?
L’anesthésie générale est sans danger aujourd’hui. Les risques existent plutôt après l’intervention, principalement les phlébites et les embolies pulmonaires,
d’où : le lever précoce après l’intervention, le port de bas de
contention pendant et après l’intervention et parfois l’injection
sous-cutanée d’un traitement anticoagulant. Les œdèmes (gonflements), ecchymoses
(« bleus ») peuvent persister pendant 3 semaines. La sensibilité des
zones décollées — d’aspect devenu plus ferme —au-dessus du pubis peut
s’atténuer voire disparaître en plusieurs semaines, voire mois.
Quand une infection survient, c’est entre le 4e et le 8e jour. Elle se manifeste par une cicatrice rouge et douloureuse, avec un écoulement jaunâtre et un abcès. Le plus souvent ce sont des hématomes passés inaperçus qui sont en cause.
Il existe aussi un risque de nécrose cutanée.
L’abdominoplastie
n’est pas une contre-indication à une grossesse ultérieure, même s’il
est logiquement préférable de programmer cette intervention après les
grossesses souhaitées.
Quels sont les délais, coût et remboursement d’une abdominoplastie ?
La
patiente reçoit un devis « concernant un acte médicochirurgical à visée
esthétique » signé du ou des chirurgiens devant réaliser tout ou partie
de l’opération. Ce devis doit être conforme au décret n° 2005-777 du 11
juillet 2005.
S’ensuit un délai incompressible de réflexion obligatoire de 15 jours, indispensable au consentement éclairé de la patiente.
Les honoraires du chirurgien varient entre 3 000 et 5 000 euros, auxquels s’ajoutent les frais d’hospitalisation.
L’abdominoplastie
n’est prise en charge par la Sécurité sociale qu’en cas de «
dégradations majeures de la paroi abdominale antérieure avec tablier
abdominal recouvrant partiellement le pubis : après amaigrissement pour obésité morbide, dans les suites de la chirurgie bariatrique, en postopératoire ou en postgravidique. »
Le taux de prise en charge est alors toujours de 100 %. Mais il s’agit
de 100 % du tarif dit d’autorité de la Sécurité sociale, en l’occurrence
266 euros. Cela comprend l’acte de chirurgie, l’aide opératoire, les 3
semaines de soins postopératoires, d’où la nécessité pour le chirurgien
de facturer dans la plupart des cas des dépassements d’honoraires, plus
ou moins bien remboursés au patient en fonction de sa mutuelle et du
contrat souscrit.
Qui pratique l’abdominoplastie ?
À
l’hôpital public ou en clinique privée accréditée, le chirurgien qui
pratique l’abdominoplastie doit impérativement posséder la spécialité de
« chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique » reconnue par le Conseil de l’Ordre des médecins.
D’autres
chirurgiens sont habilités à réaliser des actes de chirurgie
esthétique, mais ils sont limités au cadre anatomique de la spécialité
où ils sont inscrits au tableau de l’Ordre : chirurgie maxillofaciale
par exemple.