Thalassothérapie : de quoi parle-t-on ?
La thalassothérapie est l’utilisation préventive et curative des eaux et éléments marins sous surveillance médicale. Cela comprend le climat marin, l’eau de mer, les boues marines, les algues, les sables et autres substances extraites de la mer.
C’est
à Arcachon, station pionnière dans l’utilisation médicale des bains de
mer, que le docteur de La Bonnardière invente à la fin des années 1860
le mot « thalassothérapie », néologisme formé du grec, signifiant «
soigner par la mer ». Le secret de cette nouvelle méthode réside dans la richesse de l’eau de mer.
Jean-Michel Colleu, responsable du service d’hydrothérapie des Thermes
Marins de Saint-Malo, juge que « l’eau de mer est l’eau la plus riche au
monde. Il s’agit d’une eau généraliste qui contient tous les minéraux et les oligoéléments, tandis que les eaux minérales sont spécialisées, avec des concentrations très différentes selon les sources ».
L’invention de la thalasso moderne doit beaucoup à Louison Bobet, ancien champion du monde de cyclisme, qui découvre les bienfaits de l’eau de mer
au centre de Roscoff, à la suite d’un accident. En 1964, il décide
d’ouvrir le premier institut moderne de thalassothérapie à Quiberon.
Cette philosophie anime toujours les centres de thalasso. Pour
Jean-Michel Colleu, les Thermes Marins de Saint-Malo s’affirment en
effet comme « un centre de rééducation, malgré l’arrêt des
remboursements des visites médicales et des soins de kinésithérapie par
la Sécurité sociale en 1998 ».
Les importants moyens du centre permettent ainsi de s’attaquer aux problèmes du système locomoteur, tels les rhumatismes, les séquelles de traumatismes, les problèmes fonctionnels du dos (lombalgies), l’insuffisance respiratoire.
Pour ce faire, plusieurs outils sont à la disposition des
hydrothérapeutes et des kinés : jets d’eaux, jets aériens, douches,
massages, rééducation dans l’eau permettent de travailler les muscles et
les articulations.
L’eau de mer et ses dérivés marins, ainsi que le climat jouent également un rôle physiologique important.
Enfin, il ne faut pas négliger l’aspect psychologique, avec le
changement d’air, l’aspect rassurant de la prise en charge par des
professionnels de santé.
Pour autant, les centres se sont tous orientés aujourd’hui vers la prévention et le bien-être.
C’en est fini des austères murs blancs et des ribambelles de patients
en peignoir éponge. Les centres n’hésitent plus à proposer, à côté des
lourds dispositifs médicaux, les recettes que l’on trouve aujourd’hui
dans tous les Spas : musiques, lumières tamisées, huiles essentielles.
C’est
sans doute pourquoi « il existe aujourd’hui une confusion entre Spas et
thalasso », juge Louis-Michel Clus, le président du syndicat national
de la thalassothérapie et directeur du centre de thalasso Serge Blanco
d’Hendaye. « Cette dernière se distingue par la qualité de ses eaux et
des produits de la mer, leur valorisation par des professionnels de
santé et des propositions de mise en place de cures de 4 jours et plus
», poursuit-il.
La thalasso est ainsi tiraillée entre la rééducation et les soins de bien-être
destinés à séduire une clientèle attirée par cette « Rolls des Spas »,
souvent doublée d’un hôtel de luxe avec vue sur la mer. Pour lever tout
doute, le Syndicat national de la thalassothérapie souhaite replacer le
médecin au centre des instituts, adapter au plus près les traitements
aux pathologies, mettre l’accent sur le suivi des séquelles médicales et
sur la prévention.
Pour Louis-Michel Clus : « On assiste depuis 10 à 15 ans à un rajeunissement de la population qui fréquente les instituts. On retrouve ainsi de nombreux quadragénaires, une clientèle très active qui profite des vacances pour recharger les batteries, se reposer et prendre soin d’elle.
Par
ailleurs, les femmes représentaient jusqu’à 70 % des clients il y a
encore quelques années. Les choses se rééquilibrent aujourd’hui avec 45 % d’hommes en thalassothérapie. Enfin, la longueur des séjours se réduit, avec une durée moyenne de 4,5 jours ».
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