Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), surpoids et obésité se définissent comme « une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé ».
Pour parler de surpoids ou d’obésité dans la population adulte, il est nécessaire d’utiliser l’indice de masse corporelle (IMC) ou body mass index (BMI) en anglais, indice simple basé sur le poids et la taille. L’IMC se calcule en divisant le poids (en kg) par le carré de la taille (en m) :
IMC = poids (kg)/taille (m)²
Toujours selon l’OMS, un IMC égal ou supérieur à 25 définit le surpoids, et à partir de 30 on parle d’obésité.
Quels sont les risques et les enjeux sanitaires ?
Surpoids et obésité posent des problèmes de santé publique en raison du risque de maladies chroniques qui augmente au-delà d’un IMC
supérieur à 21. En 2008, on enregistrait plus d’1,4 milliard d’adultes
en surpoids dans le monde et plus de 500 millions étaient obèses. Chaque année, au moins 2,8 millions de personnes meurent des conséquences du surpoids ou de l’obésité. Entre 1980 et 2008, la prévalence de l’obésité a presque doublé. L’obésité,
qui était autrefois « réservée » aux pays développés à revenu
élevé, existe aussi désormais dans les pays à revenu faible ou
intermédiaire. Ces chiffres ne vont qu’augmenter puisque l’OMS prévoit 2,3 milliards d’adultes atteints d’ici 2015.
Selon l’OMS, 65% de la population mondiale vit dans un pays où le surpoids et l’obésité sont plus meurtriers que l’insuffisance pondérale. À l’échelle mondiale, 44% du diabète, 23% des cardiopathies ischémiques et 7 à 41% de certains cancers peuvent être imputés au surpoids et à l’obésité.*
Quels sont les mécanismes du surpoids ?
Obésité et surpoids sont liés à un déséquilibre entre les calories consommées et celles dépensées : il en résulte une balance énergétique favorable au stockage.
Nouveaux modes alimentaires (aliments caloriques riches en graisses et en sucres,
diminution des fruits et légumes verts ou autres aliments riches en
vitamines, en minéraux et autres micronutriments…) et tendance à la
sédentarité (travail, transports…) sont les deux facteurs
essentiellement en cause dans l’augmentation de la population en surpoids ou obèse. D’autres facteurs jouent également un rôle en fonction des cas : hérédité, facteurs hormonaux, psychologiques…
*Données de l’OMS mises à jour le 28/06/2012
Comment se manifeste le surpoids ?
Le surpoids et l’obésité sont d’abord visibles par le patient et l’entourage,
ce qui peut avoir pour conséquences une gêne et des difficultés
psychosociales. Ils se manifestent également par des complications
médicales : maladies cardio-vasculaires (infarctus, accident vasculaire cérébral, hypertension artérielle…), diabète, dyslipidémie, maladies respiratoires (syndrome d’apnée du sommeil) ou du foie (stéatose…), arthrose et certains cancers (endomètre, sein et côlon).
Avec quoi ne faut-il pas confondre le surpoids ?
Certaines prises de poids ne sont pas dues à un excès de graisses, mais à un excès d’eau.
Des maladies comme la cirrhose, la rétention d’eau ou l’insuffisance
cardiaque peuvent entraîner une prise de poids anormale mais nécessitant
un traitement spécifique de la cause.
Y a-t-il une prévention possible au surpoids ?
Parmi tous les moyens de prévention du surpoids et de l’obésité, l’activité physique reste le principal. La pratique d’au moins 30 minutes de marche rapide par jour améliore la condition physique et permet de rester en forme.
L’éducation
nutritionnelle doit permettre à tous d’équilibrer apports alimentaires
et besoins énergétiques en tenant compte de son poids et de son âge.
L’objectif est d’obtenir une stabilité pondérale (poids normal) en limitant l’apport énergétique venant des aliments riches en matières grasses, en sucre ou en sel sans les bannir totalement, en consommant fruits et légumes (au moins cinq par jour).
Il est important de connaître et surveiller son poids en se pesant de façon régulière, en notant son poids (historique de pesées, sans tomber dans l’excès de multiplier les pesées après chaque repas).
Un calcul de l’IMC
permet d’établir si l’on est dans une zone à risque qui motiverait une
consultation médicale et la décision de mettre en place des mesures
correctives (régimes, traitements…). Le médecin traitant ou un
spécialiste de la nutrition coordonnera le cas échéant l’approche thérapeutique multidisciplinaire
(nutritionniste, endocrinologue, cardiologue, psychiatre…). En cas de
complications associées (cardiaques…), il peut être nécessaire de
consulter en urgence.
Une perte de poids même modeste est toujours bénéfique pour la santé.
Le surpoids et l’obésité nécessitent un accompagnement médical faisant intervenir le médecin traitant et le médecin nutritionniste. En fonction du type d’obésité, les complications peuvent être différentes et nécessiteront donc des examens et traitements spécifiques : on distingue ainsi l’obésité androïde (graisse sur le ventre, le thorax, le cou…) et obésité gynoïde (graisse sur les hanches, les cuisses et le bas-ventre).
Lors de la consultation, le médecin évalue l’état de santé général et les complications médicales associées, peut mesurer la composition corporelle (masse grasse par impédancemétrie) et effectue une enquête alimentaire.
Une courte hospitalisation est parfois nécessaire pour réaliser un bilan complet sur le plan cardio-vasculaire (insuffisance cardiaque, hypertension artérielle), respiratoire (syndrome d’apnées du sommeil, insuffisance respiratoire), endocrinien (diabète, recherche de dysfonctionnement hormonal…).
Il pourra faire appel à d’autres spécialistes, notamment pour la prise en charge des troubles du comportement alimentaire.
Des
traitements médicodiététiques voire chirurgicaux sont ensuite proposés ;
les stratégies thérapeutiques sont en tout cas adaptées à chaque
patient.
Comment préparer ma prochaine consultation ?
Sans tomber dans l’excès, la mesure régulière de son poids avec un historique des pesées permet un véritable suivi du surpoids ou de l’obésité. Il s’agit également d’un facteur de motivation dans une phase de perte de poids !
Attention, surpoids ne veut pas forcément dire obésité naissante : il s’agit juste d’un signe d’alerte pour se remettre à faire de l’exercice et surveiller son alimentation.