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Définition de l’infarctus du myocarde
L’infarctus du myocarde (et non « l’infractus ») correspond à la nécrose et à la mort d’une partie du muscle cardiaque appelé myocarde.
Les artères coronaires qui irriguent le muscle et oxygènent le cœur se bouchent, provoquant une diminution de sang et d’oxygène.
La cause principale est l’athérome qui rétrécit les artères en raison du dépôt de graisses sur les parois.
L’infarctus du myocarde fait partie des maladies cardio-vasculaires pour lesquelles la lutte contre les facteurs de risque (tabagisme, hypertension artérielle, diabète, taux élevé de cholestérol, obésité, stress, sédentarité, alimentation riche en graisses, trop pauvre en fruits et légumes) est essentielle.
Risques et origines des infarctus du myocarde
Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité
dans tous les pays industrialisés et notamment en France. Chaque année,
120 000 personnes font un infarctus du myocarde, avec une mortalité
maintenant de l’ordre de 10 %.
Cette maladie touche principalement
les hommes âgés de plus de 55 ans mais en présence de facteurs de risque
importants et d’une hérédité, l’infarctus du myocarde peut survenir plus tôt.
Causes et mécanismes de l’infarctus du myocarde
L’infarctus du myocarde est la conséquence de l’occlusion d’une artère coronaire ou de l’une de ses branches. Privé d’oxygène, le cœur se nécrose (mort cellulaire).
L’angine de poitrine est souvent une étape précédant l’infarctus, avec une inadéquation des besoins en oxygène et des apports ; ces derniers sont réduits en raison du rétrécissement (sténoses) des artères, ce qui provoque des douleurs notamment à l’effort.
Symptômes et signes de l’infarctus du myocarde
La douleur thoracique est le principal symptôme
de l’infarctus du myocarde. La douleur typique est comme un étau
derrière le sternum, elle serre et irradie parfois dans la mâchoire ou
dans le bras.
D’autres symptômes sont possibles en fonction de la gravité, de la localisation et des complications éventuelles : essoufflement, pâleur, sueur…
Certains infarctus se révèlent par des signes très discrets comme de simples nausées
et/ou douleurs du creux de l’estomac. De même, les diabétiques
ressentent souvent moins la douleur et des infarctus peuvent être
totalement silencieux.
Seul l’électrocardiogramme fera le diagnostic, parfois a posteriori.
Avec quoi ne faut-il pas confondre l’infarctus du myocarde ?
Toute douleur thoracique peut révéler un infarctus. Il peut également s’agir d’une embolie pulmonaire, d’une douleur d’ulcère ou encore d’une pneumonie, mais seul le médecin pourra poser un diagnostic, notamment après la réalisation d’un électrocardiogramme.
Il ne faut pas confondre angine de poitrine et infarctus. Dans l’angine de poitrine (ou angor), la douleur est plutôt à l’effort et cède après administration des médicaments ou spontanément ; les signes sont réversibles. Dans l’infarctus, la douleur ne cède pas et les signes et les lésions sont irréversibles.
Y a-t-il une prévention possible à l’infarctus du myocarde ?
Comme toutes les maladies cardio-vasculaires, la prévention de l’infarctus du myocarde passe par des changements de mode de vie.
Il est essentiel de ne pas fumer, l’alimentation doit être équilibrée pour limiter l’excès de cholestérol (graisses), facteur de risque de l’athérome.
La lutte contre l’obésité et le stress est également un objectif : 30 minutes d’activité physique
(marche, jogging, vélo, natation…) trois fois par semaine suffisent par
exemple pour ne plus être sédentaire et en tirer un bénéfice pour sa
santé.
Toutes ces mesures sont également efficaces après l’infarctus. Bien sûr, il est important de reprendre ses activités en fonction de ses moyens physiques et en accord avec le cardiologue et le médecin traitant.
Le message clé est que toute douleur intense et prolongée dans la poitrine nécessite un appel au SAMU Centre 15.
Aucune minute ne doit être perdue car en cas d’infarctus, il est impératif de désobstruer rapidement les artères.
Le
médecin du SAMU posera des questions au téléphone sur les antécédents,
les facteurs de risque et les caractéristiques de la douleur. En
fonction, il décidera d’envoyer une équipe mobile ou un médecin pour
réaliser un électrocardiogramme.
Que fait le médecin lors d’un infarctus du myocarde ?
Signes ressentis, antécédents médicaux et facteurs de risque cardio-vasculaire permettent d’évoquer le diagnostic d’infarctus.
Le médecin de l’équipe SAMU/SMUR réalise ensuite un électrocardiogramme (enregistrement immédiat du fonctionnement du cœur). Avec l’interprétation de cet électrocardiogramme, il saura si une ou des artères se bouchent ou pas.
En fonction de la situation et des délais pour regagner un hôpital équipé, un traitement médicamenteux (thrombolyse) ou une angioplastie sera proposé.
La thrombolyse consiste à injecter au domicile ou dans l’ambulance du SAMU des médicaments qui vont déboucher l’artère occluse.
L’angioplastie est réalisée dans un service de cardiologie dite interventionnelle ; elle consiste à introduire un cathéter dans l’artère fémorale ou du bras jusqu’au cœur pour visualiser les artères coronaires. En cas de rétrécissement, une dilatation avec un ballonnet est possible ainsi que la mise en place d’un stent (ressort).
Une rééducation est prescrite après l’infarctus, de même qu’un traitement souvent à vie.
Comment préparer ma prochaine consultation ?
Des consultations régulières sont préconisées (avec son médecin traitant tous les trois mois et son cardiologue au moins une fois par an). Le traitement médical doit être scrupuleusement suivi et tout signe nouveau (récidive douloureuse…), par exemple lors d’une activité physique, signalé à son médecin.