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Définition de la rhinopharyngite
La rhinopharyngite est une atteinte inflammatoire de l’étage supérieur du pharynx (cavum) et des fosses nasales survenant sous la forme d’épidémies hivernales. La rhinopharyngite
est une pathologie très fréquente, bénigne. L’étiologie (la cause) est
le plus souvent virale (rhinovirus, adénovirus, entérovirus,
coronarovirus…).
Risques et enjeux sanitaires de la rhinopharyngite pour les enfants
L’INSERM estime à 1,65 par enfant et par hiver le nombre moyen de consultations pour rhinopharyngite (chiffres hivers 2005-2006 et 2006-2007). Maladie bénigne et très fréquente, son enjeu est la possible prescription inutile d’antibiotiques pour une infection virale. La conséquence en a été la résistance importante de certains microbes (comme l’hémophilus ou le pneumocoque) aux antibiotiques « simples ».
La campagne de sensibilisation de l’Assurance maladie à la modération antibiotique
depuis quelques années et l’extension des vaccinations contre
l’hémophilus et le pneumocoque ont permis d’une part de diminuer les
prescriptions inutiles donc de diminuer la résistance des bactéries infectant les enfants et, d’autre part, de diminuer le portage de ces bactéries par les enfants donc les infections.
Symptômes de la rhinopharyngite
Les symptômes de la rhinopharyngite
virale se traduisent par une obstruction nasale, des éternuements, une
rhinorrhée antérieure (écoulement nasal) et/ou postérieure associée ou
non à une toux, avec ou sans fièvre. Une rhinorrhée purulente, voire traînante, associée à une fièvre (parfois responsable de maux de tête) n’est pas synonyme de surinfection bactérienne.
L’évolution est spontanément favorable en 7 à 10 jours. A noter, une gastro-entérite légère peut parfois coexister avec la rhinopharyngite.
L’otite congestive (tympan simplement rouge) accompagne souvent la rhinopharyngite. Ce n’est ni une complication, ni une indication à l’antibiothérapie : de nombreuses bactéries constituent la flore normale du rhino–pharynx.
Par ailleurs, une gêne ou une douleur à la déglutition n’est pas synonyme d’angine.
Il faut consulter un médecin si la fièvre persiste plus de trois jours ou sans amélioration des symptômes
au-delà de dix jours, et si un changement du comportement apparaît
(irritabilité, réveil nocturne, otalgie, otorrhée c’est à dire douleur
et écoulement de l’oreille).
Une consultation rapide s’impose dès
l’apparition d’une conjonctivite purulente ou d’un œdème palpébral (des
paupières) notamment.
Traitement de la rhinopharyngite
Le traitement de la rhinopharyngite s’attaque uniquement aux symptômes.
En
premier lieu, il faut laver les fosses nasales à l’aide de sérum
physiologique ou d’eau de mer. Ces lavages doivent être efficaces et
fréquents (aspiration au mouche-bébé).
Au cours de la consultation,
le médecin doit prendre le temps de laver lui-même les narines afin de
montrer aux parents comment procéder. Plus tard, l’enfant se mouchera
seul, narine par narine.
Dans un second temps seront prescrits des traitements antipyrétiques (contre la fièvre) : paracétamol à la posologie de 60mg/kg/jour et si besoin de l’ibuprofène. Ou bien de l’acide acétylsalicylique (aspirine).
Les
vasoconstricteurs ne sont prescrits qu’après l’âge de 12 ans et les
antitussifs (contre la toux) n’ont aucun intérêt dans cette infection.
Quelles sont les complications de la rhinopharyngite ?
L’infection respiratoire basse (bronchite) n’est pas une complication de la rhinopharyngite, ce n’est que le prodrome (signe avant-coureur) ou l’accompagnement de la rhinopharyngite : la bronchite est une maladie virale et non une surinfection bactérienne.
Deux complications bactériennes peuvent néanmoins survenir :
– les sinusites : parmi lesquelles l’éthmoïdite, l’inflammation d’un des os du toit des fosses nasales, nécessite une hospitalisation rapide,
–
et l’otite moyenne aiguë purulente fréquente chez l’enfant entre six
mois et deux ans. Lors de la consultation, il est donc très important
que le médecin examine les tympans après avoir nettoyé les conduits
auditifs.
Dans ces deux cas –sinusite et otite moyenne aigue purulente- une antibiothérapie est justifiée.