Définition de l’hépatites toxiques

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Définition de l’hépatites toxiques

Les hépatites toxiques, comme toutes les hépatites, désignent toute atteinte inflammatoire du foie. Les hépatites toxiques
sont liées à des médicaments, à la consommation d’alcool ou de produits
ou aliments toxiques (plantes, champignons…). Certaines expositions à
des solvants ou autres substances peuvent avoir lieu en milieu
professionnel et provoquer également des hépatites aiguës ou chroniques d’origine toxique.
L’hépatite toxique, comme les hépatites virales, peut évoluer vers une forme fulminante et le décès.

 

Risques et enjeux des hépatites toxiques

L’alcool est la cause numéro 1 d’hépatite toxique en France. Une des causes les plus fréquentes aussi d’hépatite toxique est l’hépatite
médicamenteuse, avec environ 1 000 médicaments connus comme
potentiellement hépatotoxiques. La toxicité dépend de plusieurs facteurs
comme la génétique,
l’alimentation, l’âge… Certains médicaments ne se révèlent toxiques
pour le foie qu’après leur mise sur le marché ; certains ont même été
retirés en raison de la fréquence et de la gravité de cet effet secondaire.

Les hépatites toxiques intervenant en milieu professionnel s’intègrent dans le cadre de maladies professionnelles
; les produits les plus dangereux ont été remplacés par des produits
moins toxiques. Néanmoins, une vigilance est nécessaire à la
réintroduction de nouvelles substances.

 

Causes et symptômes des hépatites toxiques

Quel que soit le mécanisme en cause, l’hépatite grave peut conduire à la destruction du foie et, à moins d’une transplantation hépatique, au décès.
Le
produit absorbé, ingéré ou inhalé, peut être toxique par lui-même ou
par ses métabolites après transformation dans l’organisme. Par ailleurs,
certains produits peuvent causer une hépatite chez un individu et pas chez un autre : on parle de variabilité interindividuelle.
Parmi les médicaments incriminés, citons le paracétamol, qui peut provoquer des lésions dès 6-8 g qui peuvent devenir irréversibles voire mortelles au-delà de 12 g.
À côté de ces hépatites médicamenteuses, des hépatites toxiques sont liées à des champignons comme l’amanite phalloïde. Ce champignon vénéneux libère une toxine responsable de lésions du foie ; sa mortalité est de 15 %.

Comment se manifestent les hépatites toxiques ?

Les hépatites aiguës, toxiques ou non, se manifestent par des symptômes
non spécifiques de la cause, mais elles peuvent être tout d’abord
asymptomatiques. Sinon, fatigue, nausées, douleurs abdominales (sous les
côtes à droite au niveau du foie) dominent. L’apparition d’urines
foncées et d’une jaunisse est caractéristique des hépatites. Des formes très sévères pouvant même conduire à la transplantation du foie existent : il s’agit des hépatites fulminantes avec destruction rapide du foie.

Contrairement aux hépatites virales il n’existe pas de signes infectieux, et la cause toxique est fortement suspectée devant la concomitance des symptômes avec la consommation d’un médicament ou d’un champignon. Le délai avant l’apparition des symptômes
est d’ailleurs variable : de quelques heures pour les champignons
pouvant aller à plusieurs jours pour les médicaments ou autres toxiques.

Le
syndrome phalloïdien est caractéristique de l’intoxication par les
champignons (amanite phalloïde, amanite printanière, amanite vireuse…).
Les symptômes sont une diarrhée et une déshydratation dans les formes bénignes puis un tableau d’hépatite aiguë parfois grave avec confusion, hémorragies…

 

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Les hépatites toxiques ne doivent pas être confondues avec les hépatites virales, qui sont des infections virales. Par ailleurs, tout symptôme survenant après prise de médicament ou de champignon n’est pas synonyme d’hépatite. Les allergies, gastroentérites banales ou intoxications simples sont heureusement plus fréquentes que les atteintes hépatiques. Le médecin fera la différence en s’appuyant notamment sur des examens de sang.

 

Y a-t-il une prévention possible ?

Les hépatites toxiques étant liées à une exposition à un toxique, la meilleure des préventions est la non-exposition à ce toxique. L’abstinence alcoolique est donc de mise ; à tout le moins, la consommation doit être modérée.

 

Le strict respect des posologies médicamenteuses permet de prévenir les hépatites médicamenteuses doses-dépendantes.

 

Pour
les champignons, mieux vaut ne pas consommer ceux ramassés sans être
certain de leur innocuité. Votre pharmacien pourra vous aider à ce
sujet, à condition de cueillir les champignons dans leur totalité (base
du pied). Évitez de les stocker dans des sacs en plastique
(pourrissement), séparez les espèces pour qu’un champignon vénéneux ne
vienne pas contaminer un comestible, mangez avec modération et à la
moindre incertitude, ne les consommez pas.

À quel moment consulter ?

En cas de symptômes
après ingestion de champignons, il est impératif de consulter
rapidement. Des mesures de réanimation s’imposent parfois. De même, en
cas de surdosage accidentel ou volontaire médicamenteux, un appel au
SAMU-Centre 15, lui-même interconnecté avec le Centre antipoison, est
impératif.

 

Que fait le médecin ?

Outre l’examen clinique habituel et le dépistage de signes
de gravité nécessitant une hospitalisation immédiate, le médecin va
essayer de reconstituer l’histoire de la maladie pour rattacher les symptômes à une prise de médicament ou à une exposition à un toxique (prise d’alcool par exemple). Pour cela, l’interrogatoire est fondamental, la relation chronologique entre le début des signes et la prise également.

Des prises de sang sont généralement prescrites pour confirmer l’hépatite
(élévation des transaminases), juger de sa gravité (retentissement sur
la coagulation notamment) et éliminer les autres causes, en particulier
virales par les sérologies.

La première mesure thérapeutique est bien sûr l’arrêt de la prise du médicament ou de l’exposition au toxique.
Ensuite, des mesures symptomatiques pouvant aller jusqu’à la
réanimation seront prises. La surveillance repose sur le contrôle de la
fonction hépatique et de la coagulation ; parfois, l’atteinte hépatique est telle que seule une transplantation hépatique sauve le patient.

 

Comment préparer ma prochaine consultation ?

L’interrogatoire
est une étape importante du diagnostic. Essayez de vous remémorer les
médicaments absorbés, les plantes ou champignons consommés et les
contacts potentiels avec des toxiques dans les six derniers mois avant les symptômes.
Ces renseignements aideront votre médecin ; de même, signalez-lui si
d’autres personnes de votre entourage, familial ou professionnel,
présentent les mêmes troubles.