En novembre 2013, le Haut Conseil de la santé publique avait
recommandé l’introduction de la vaccination des nourrissons contre les
infections à rotavirus ainsi que la poursuite du suivi renforcé de pharmacovigilance
relatif à la notification des invaginations intestinales aiguës (IIA) dont le
risque devait faire l’objet d’une information aux familles. La constatation d’effets indésirables graves dont certaines ont pu entraîner la mort a conduit le HCSP à reconsidérer sa position relative à cette
vaccination. Du fait de l’évolution défavorable de certains cas rapportés
d’IIA probablement liée à une prise en charge tardive et ne
pouvant exclure que de telles situations se reproduisent, le HCSP a suspendu la
recommandation de vaccination des nourrissons contre les infections à rotavirus
en population générale. Ni la littérature internationale relative aux pays
industrialisés, ni les données épidémiologiques nationales ne permettent
d’identifier des facteurs de comorbidité ou des facteurs de risque
environnementaux (conditions de vie, zone géographique sur le territoire
national) susceptibles de définir une population de nourrissons pour laquelle
la balance bénéfice/risque pourrait être plus favorable. Ceci ne permet donc
pas au HCSP de proposer une stratégie de vaccination sélective, ciblée sur
certains nourrissons. Cette vaccination étant pratiquée à titre individuel et dans
le cadre de son autorisation de mise sur le marché, le médecin doit informer la famille de
l’enfant vacciné du risque d’invagination intestinale aiguë et des
manifestations cliniques devant motiver une consultation en urgence. A l’inverse des pays en voie de développement où elles peuvent avoir des conséquences dramatiques, dans les pays développés, la vaccination paraît donc moins
opportune que jamais car la prise en charge médicale des infections à rotavirus y est convenablement
assurée.