Un amendement gouvernemental à la loi Santé reporte à 72 ans
la nouvelle limite d’âge des praticiens pour exercer à l’hôpital pour faire
face au manque de praticiens (10 000 postes vacants) et limiter le coûteux recours aux intérimaires. Même si cela ne soulève pas d’objection
pour les généralistes, pour certaines spécialités, comme les chirurgiens que
les assureurs sont réticents à prendre en charge après 70 ans en raison de la
diminution de leurs capacités physiques, cela pose question. Dans leur grande
majorité, ils arrêtent vers 67 ans. À l’hôpital public, la règle est
normalement de 65 ans extensible jusqu’à 68 ans : non que le fait d’avoir
une grande famille prolonge les facultés, mais c’est l’application du statut de
la fonction publique et les droits des patients pèsent peu en regard des droits des fonctionnaires ! Certains chirurgiens proposent un test d’aptitudes et
de capacités manuelles à partir d’un certain âge. En Suisse, une opération
mammaire pratiquée par un chirurgien de 78 ans a mal tourné et les associations de
patients réclament l’instauration d’un âge limite de 67 ans pour les
chirurgiens et 70 ans pour les généralistes. La Société suisse de chirurgie serait en train de réfléchir à un processus de
« recertification » régulier comprenant une évaluation des capacités
physiques et cognitives du praticien tout au long de sa carrière. Un programme
de ce genre est actuellement testé aux États-Unis, The Aging Surgeon Program, qui
met en œuvre des examens neurologiques et neuropsychologiques complets et suit
les temps de réaction, l’acuité visuelle, la coordination et l’habileté des
praticiens. Les conclusions en sont envoyées au médecin, ainsi qu’à son
employeur. Une bonne idée non ? Vous avez une expérience positive ou négative avec un médecin âgé? Partagez-la en l’évaluant sur LBCS!