La commission d’enquête du Sénat sur l’influence des
mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé dénonce les risques
dus à des comportements sectaires qui font de la santé l’amorce d’une emprise
exercée sur les victimes et l’existence de dérives thérapeutiques dues à des
pratiques commerciales, proches de la charlatanerie, qui exploitent les peurs
et les attentes de la population en matière de santé et de bien-être et qui
peuvent insidieusement orienter leurs victimes vers des pratiques
thérapeutiques (plus de 400 ont été recensées) souvent dénuées de fondement
scientifique, compromettant ainsi leurs chances de guérison. Elle juge très
alarmant le fait que l’image de la médecine classique, altérée de manière compréhensible par des scandales récents puisse conduire des personnes atteintes de
pathologies lourdes à s’interroger sur les propositions thérapeutiques de leur
médecin pour s’en remettre à des pratiques de « soins » sans nécessairement
disposer d’une information complète sur les conséquences de leur choix. Deux
faits saillants : D’abord, il s’agit moins d’illuminés que d’escrocs ; si vous avez une maladie grave et qu’on propose de vous sauver par une méthode
non orthodoxe, on essaye bien de vous soulager mais surtout d’une partie de
votre argent ! C’est exactement la même chose que les aigrefins qui promettent
des placements mirobolants (Madoff). L’escroquerie peut être à deux niveaux : le
gourou organise des formations qu’il facture très cher et échappe ainsi
largement à la possibilité d’une mise en cause pénale ou pour exercice illégal
et ce sont ses disciples qui prennent ces risques (comme dans une chaîne Ponzi). Ensuite,
ces pratiques sont souvent crédibilisées par des personnels (médecins à
exercice particulier) ou des établissements de santé avec une confusion
entre le complémentaire et l’alternatif ! D’où la recommandation de mieux
encadrer les pratiques hospitalières !