L’enquête par sondage réalisée auprès de 673 professionnels de
santé du 25 juillet au 9 août par le journal international de médecine sur le caractère
« abusif » des honoraires fixés librement par les médecins de secteur 2 ne nous
apprend pas grand-chose : aucune position majoritaire ne se dessine
clairement sur le niveau à partir duquel le dépassement serait abusif.
L’opinion des professionnels semble en effet en la matière très morcelée. 45 % considèrent
que les dépassements doivent être restreints le plus possible et 44 % jugent
que la liberté des honoraires doit s’imposer avec souplesse. Un quart des professionnels de santé, 26 %, affirme que les
dépassements sont toujours abusifs. Cette proportion non négligeable est
sans doute en partie liée à la présence d’un grand nombre d’infirmières et de
pharmaciens dans le lectorat du JIM. Adoptant une position moins tranchée mais
semblant cependant favorable à une restriction importante des dépassements, 29
% des professionnels estiment qu’il faut considérer abusifs tous honoraires
plus de deux fois supérieurs au tarif opposable. Il est cependant encore une part importante de
professionnels qui défendent la possibilité de réaliser des dépassements assez
larges : 16 % de professionnels qui
considèrent qu’il faut dépasser un plafond correspondant à trois fois le tarif
opposable pour que le tact et la mesure soient méconnus,
tandis que 12 % considèrent que c’est à partir de quatre fois que l’abus doit
être dénoncé. Enfin, 16 % jugent que le débat n’a pas lieu d’être et que les dépassements d’honoraires ne sont
pas abusifs. Ce débat est d’un intérêt restreint: selon les données
collectées par LBCS sur environ 18 000 spécialistes et 4000 généralistes du secteur 2, les dépassements
élevés sont l’exception.
Honoraires |
Généralistes |
Spécialistes |
entre 1 et 2 fois le |
72,55% |
73,28% |
entre 2 et 3 fois le |
20,21% |
20,76% |
entre 3 et 4 fois le |
5,72% |
3,72% |
plus de 4 fois le |
1,53% |
2,24% |
Qui plus est ces tarifs élevés ne sont pratiqués que sur la
clientèle qui peut les supporter et il faut par exemple garder à l’esprit que
les bénéficiaires de la CMU complémentaire ne les acquittent pas puisque les
praticiens sont tenus de ne point leur facturer plus que le tarif opposable.
Ces tarifs élevés sont même une très bonne chose: ils permettent de
connaître les médecins les mieux rémunérés et donc vraisemblablement les plus
capables de satisfaire leur clientèle. Vous disposerez bientôt de ces
informations sur notre site.